empire 2.pngEnorme surprise, samedi soir, lors du Festival Séries Mania à Paris avec l’arrivée sur scène de Taraji P. Henson, alias l’incroyable Cookie Lyon dans la série Empire.
La comédienne intervenait lors de la masterclass de Lee Daniels, créateur du show dont elle est l’une des principales stars (photo).

Difficile d’imaginer deux séries plus différentes que celles mises en lumière, par masterclass interposée, ce week-end lors du festival parisien. A la langueur et à l’esthétique de l’introspection de Mad Men*** répond en effet l’outrance de la trépidante Empire**, le hit du début de l’année 2015. Lancée sur Fox en janvier, elle a vu son audience croître à chaque étape durant 12 semaines. Le carton du mercredi soir a d’ailleurs fini sa course mi-mars devant 17,4 millions de fans acquis à sa cause.

Un casting noir à 96 %, une musique qui met ses fans en ébullition. Un look plus bling bling qu’une gay pride, Empire vous en met plein les yeux dès l’introduction dans le milieu du hip-hop.
Suggestive, provocante, outrancière, sulfureuse, et on en passe, la série se révèle diaboliquement efficace et addictive. Derrière le micro, rien que des bombes anatomiques (hommes et femmes) et un savant mélange de grandes gueules et de (fausses) racailles.

empire 1.jpgRésultat: le public se délecte du spectacle qui lui est offert ainsi que des coulisses d’une industrie qui fait rêver les jeunes à travers le monde à coup de dollars, de rivalités, de champagne et de vidéos suggestives.

Empire n’a peur de rien, ni de personne et certainement pas de l’empilement des clichés. Normal puisqu’elle marie Shakespeare (soif de pouvoir et lutte fratricide) avec les fondements du rêve américain: un couple parti de rien (Terrence Howard et Taraji P. Henson, tous les deux excellents) devenu, par la magie de la musique (et de leur don pour la produire et la créer), une dynastie que l’on envie.
Le mot est lâché, on est bien dans Dallas: coiffures, débauche de maquillage, tenues et chaussures tapageuses, rebondissements à foison, la production a visé en plein dans le coeur de cible.

Drogue, alcool, ex-flirts gênants, nouvelles idylles contrariées, enfants cachés, pactes secrets, ambition dévorante et moeurs décadentes: Empire enfile la panoplie complète et bigarrée du soap grand public sans craindre le mauvais goût pourtant souvent criant.

A travers l’histoire des fils Lyon (le benjamin Hakeem et le trop sage Jamal, jalousé par leur grand frère André, machiavélique homme de chiffres) elle fait briller les deux faces de l’industrie du disque: celle qui parie sur les poses lascives et les paroles suggestives, et l’autre qui sonde la rage qui couve au sein des bandes et dans les quartiers. Du grand art.

En plus de Naomi Campbell, Courtney Love ou Gabourey Sidibe, la série aligne les guest stars de prestige: Cuba Gooding Junior, Snoop Dog, Patti Labelle, Mary J. Bigle.

Même si elle dénonce l’homophobie rampante, notamment dans le milieu du hip-hop, certains se sont émus des clichés renvoyés à la face de la communauté noire. La Fox n’en a cure et se réjouit de ce formidable coup de poker. Car même les chansons originales produites par Timbaland au sein de chaque épisode sont devenues des tubes. La chaîne a donc signé pour une saison 2 avec ses nouveaux poulains en or: Lee Daniels, réalisateur de «Precious» et son cocréateur Danny Strong rencontré sur «Le majordome».

La saison 2 «plongera dans le passé de Cookie afin de découvrir pourquoi elle est allée en prison; elle comptera plus de 12, mais moins de 22 épisodes» a annoncé Lee Daniels à Paris.
KT, à Paris

mise à jour (10.05.2015): Alicia Keys, Lenny Kravitz et Chris Rock apparaîtront dans la saison 2 d’Empire, la série phénomène de la Fox. La chaîne a commandé 18 épisodes.