Fallait-il toucher à Broadchurch***, série d’une intensité dramatique rare, retraçant l’enquête autour de la mort d’un enfant dans une petite station balnéaire typique de la côte anglaise ? Beaucoup en doutaient et ont accueilli fraîchement l’annonce de la réalisation d’une suite.
La pression mise sur les épaules du scénariste et producteur britannique Chris Chibnall était donc maximale. Sa série ayant séduit plus de 120 pays par l’atmosphère troublante de ce drame déshabillant le quotidien d’une petite communauté confrontée au meurtre soudain de l’un de ses enfants.
La saison 2 démarre ce lundi à 20h55 sur France 2 qui propose une nuit Broadchurch, soit l’intégrale de la saison 1 ce dimanche à partir de 0h05 pour les distraits ou les curieux.
Depuis son succès en 2013, Broadchurch a déjà fait l’objet d’une adaptation aux Etats-Unis, sous le titre Gracepoint, et devrait en connaître une autre sous la houlette de France 2 qui avait réalisé des records d’audience en diffusant ce drame l’hiver dernier. Baptisé Malaterra le projet a été confié à Jean-Xavier de Lestrade (3x Manon) et sera tourné en Corse. Pas sûr, pourtant, qu’il soit évident pour d’autres nations de reproduire ce magnétisme et cette atmosphère si caractéristique.
Dans cette saison 2, une nouvelle épreuve attend les Latimer et leur proches puisqu’ils vont devoir affronter l’assassin présumé de leur fils Danny, dont l’attitude ne cesse de provoquer la stupeur et la colère générale, tout en rouvrant de nombreuses plaies.
Pour se défendre, dans ce procès d’assises qui s’annonce long et douloureux, les Latimer ont fait appel à une grande avocate à la retraite, Jocelyn Knight, incarnée par l’envoûtante Charlotte Rampling (photo).
Face à elle, Sharon Bishop (Marianne Jean-Baptiste, vue dans FBI: portés disparus), redoutable juriste qui a travaillé pour elle autrefois. Elle a décidé de défendre l’accusé en mettant en évidence les faiblesses de l’accusation. L’affrontement entre les deux femmes s’annonce dantesque.
Cette remise en cause de son travail est d’autant plus rude à accepter pour Alec Hardy (David Tennant) qu’il est hanté par une ancienne affaire irrésolue: celle de Sandbrook au cours de laquelle deux fillettes avaient disparu. Une enquête au cours de laquelle il avait été confronté à Lee Ashworth, un séducteur et dangereux manipulateur.
Cette nouvelle saison démarre donc sur une série de bouleversements, de tensions et de questionnements comme un filet qui se referme lentement sur tous les protagonistes du drame, y compris nous qui avions assisté, médusés, au premier volet de l’affaire.
Où l’on constate à quel point un procès peut endommager la vie des personnes concernées et où on assiste au duel implacable entre deux avocates expérimentées Maître Knight et Maître Bishop prouvant que pour sauver la vie d’une homme tous les coups, ou presque, sont permis.
Procédant par essais et erreurs, l’enquête enregistre un petit creux en milieu de saison mais regagne en force dans les derniers épisodes.
Pas de quoi nous faire oublier le choc de la saison 1, mais on goûte tout de même au plaisir de retrouver un très beau duo d’acteurs (David Tennant – Olivia Colman, photo du haut) se démenant au milieu des mensonges, des erreurs et des faiblesses humaines pour qu’enfin la vérité jaillisse.
KT
nb: le trailer était déjà dispo ici
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