Sapés comme des Milords, les héros de Peaky Blinders*** s’avancent sur nos écrans ce jeudi.
Découverte en janvier 2014 au Fipa de Biarritz, voici plus d’un an qu’on attend cette série. Il est temps car, déjà, elle est assurée de connaître une saison 3 sur BBC2, en raison de son succès. Scénario, personnages, atmosphère: il est vrai que cette fiction addictive, a tout pour plaire.
Un drame historique et mafieux, un huis-clos familial, un joyau serti de rock et de folk dans le Birmingham de l’après Première Guerre mondiale, voici les différentes facettes de l’éclectique nouvelle série britannique proposée ce jeudi à 20h50 sur Arte.
mise à jour (13/03): Peaky Blinders a recruté 1,1 million d’adhérents hier soir sur Arte. Très joli démarrage à mettre au crédit d’un récit esthétique et soigné
Un personnage charismatique
En découvrant le personnage de Thomas Shelby (Cillian Murphy), librement adapté du véritable chef de gang des Peaky Blinders – célèbres à cause de leurs casquettes ornées de lames de rasoir -, on ne peut s’empêcher de penser au personnage de Jimmy Darmody (Michael Pitt) qui, dans les deux premières saisons de Boardwalk Empire est, lui aussi, hanté par ses souvenirs des champs de bataille français. Un mal que ne trahit pas son beau visage, au contraire de celui de Richard Harrow, véritable «gueule cassée». Ces deux destins singuliers rappellent que ce sont les esprits bien plus encore que les corps qui ont souffert des violences de la Guerre.
Entre les deux séries, il y a plus d’un point commun: activités de contrebande, guerre larvée entre factions rivales, étroite surveillance policière, vendetta et crime organisé. Seul diffère radicalement le cadre dans lequel ces drames se déroulent: la côte Est des Etats-Unis et ses gracieux pontons où la foule déambule, contre la crasse et la boue des poisseuses rues ouvrières de Birmingham l’industrielle. Si la communauté italienne et l’ombre de la Prohibition donnent tout son sel à Boardwalk Empire, grâce notamment au personnage d’Al Capone, ce sont les migrants irlandais et l’ombre menaçante de l’IRA qui planent sur la série Peaky Blinders, replacée par son créateur, Steven Knight, dans la directe après-guerre.
Un contexte historique fort
Chaque conflit charrie son quota de héros, on en retrouve des échos non seulement chez les honnêtes gens, mais aussi dans le camp des truands. C’est ce que montre Peaky Blinders, série lancée à la rentrée 2013 par la BBC, qui met en scène un ancien soldat britannique décoré à deux reprises sur les champs de bataille de la Somme. Et redevenu chef de gang à son retour à Birmingham. Bien sûr le charisme de Michael Pitt et celui de Cillian Murphy sont pour beaucoup dans le succès de ces deux séries. Mais l’arrière-plan historique leur confère une atmosphère et une aura particulières.
Comparée par le «Times» aux Soprano et à «Gangs of New York», Peaky Blinders met en avant le regard mélancolique et délavé de son leader, Tommy Shelby qui, sous ses airs de voyou, ne manque ni de séduction, ni de charisme. Visage tranchant et regard d’acier, il tente de sortir de la clandestinité et des coups montés pour offrir un statut social et une certaine respectabilité à son clan.
Dans cette Angleterre où règne la misère, il y a un côté «Robin des villes» chez ces Shelby, cherchant à dépouiller les riches pour sauver leur famille et leurs alliés. Un «contexte guerrier» où émergent quelques caractères féminins bien trempés.
Une atmosphère envoûtante où image et sons se rejoignent
On ne parle pas assez souvent du soin apporté à certaines bandes son qui offrent une véritable identité sonore aux films et séries. Dans le cas de Peaky Blinders, impossible de passer à côté.
En faisant la part belle aux ballades irlandaises et aux chansons de Nick Cave, The White Stripes ou PJ Harvey, la bande-son donne forme aux bancs de brouillard qui peuplent ses images. Entre mélancolie et mystère, traquenards policiers et méthodes de gangsters.
Auréolée de trois prix au Festival de Biarritz – meilleure interprétation féminine, meilleure interprétation masculine et meilleure musique originale -, “Peaky Blinders” a vu ses choix scénaristiques et esthétiques récompensés par le palmarès 2014. Une nouvelle victoire du fameux gang sur ses opposants policiers dirigés par l’inspecteur Campbell (Sam Neill dans la série).
KT
Et le trailer? Il était déjà dispo ici
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