D’Hyppolite, Raphaël Ferret revendique le côté “gamin qui fait des bêtises” et le goût des vannes. Nullement geek ou fils de grands bourgeois, le comédien a toutefois développé des atomes crochus avec son personnage d’informaticien de génie dans la série Profilage**. Un rôle qui prend toute son ampleur en cette fin de saison 5 proposée ce samedi dès 20h45 sur La une. Raphaël Ferret nous parle de ces deux derniers épisodes au cours desquels le destin d’Hyppolite bascule.
Il y a une montée en puissance au fil de cette saison et des épisodes bien plus sombres. Est-ce dû à la tendance actuelle dans les séries ou à la personnalité des deux scénaristes?
C’est dû à plusieurs choses. Dans les premières saisons, il fallait mettre le concept et les personnages en place, cela prend du temps, il fallait que les choses s’épaississent un peu. Et puis, les deux créatrices, Sophie Lebarbier et Fanny Robert n’étaient pas encore productrices artistiques. Mais depuis la saison 3, c’est le cas. Elles ont une liberté totale de création, elles sont donc parties vers ce qu’elles avaient vraiment envie de faire.
Il y avait plus de retenue avant, surtout par rapport à la chaîne. Il faut d’abord que la série gagne son public. Maintenant que le public est fidélisé, elles peuvent tenter de nouvelles expériences. Parce que les chaînes ont tendance à penser à la place des gens et à dire qu’ils «veulent quelque chose de léger en rentrant du boulot, parce qu’ils ont de dures journées». Mais je pense que les gens veulent surtout qu’on leur raconte des bonnes histoires. C’est vrai que certaines intrigues sont très sombres mais c’est souvent contrebalancé par l’humour ou par le gaffes de Chloé, qui est l’anti-héroïne parfaite, lunaire et attachante, ou par le côté bienveillant de ses collègues vis-à-vis d’elle.
Saviez-vous que votre personnage allait être davantage développé au cours de cette 5e saison ?
On sait que dans certains épisodes, à côté des arches consacrées aux deux personnages principaux, Chloé et Rocher, il y aura des intrigues sur nous, les personnages secondaires. Je savais plus ou moins ce qu’il allait arriver à Hyppolite: les grandes lignes de l’histoire autour de son fils caché, etc. Mais il y aussi des choses qui se mettent en place petit à petit, au fil du tournage. C’est vrai que si on nous en dit trop à l’avance et qu’il y a des changements de dernière minute, pour des raisons de budget ou autres, on risque d’être déçu.
Elles veulent préserver la surprise aussi…
Oui, et donc moi, je n’en demande pas plus afin d’être moi-même un peu bousculé et surpris.
Comment s’est passé le tournage des deux derniers épisodes qui sont centrés sur le destin chahuté d’Hyppolite ?
C’était vraiment super à jouer, j’étais très content. En tant que comédien dans une série récurrente, on sait qu’il y a un côté répétitif dans les intrigues policières même s’il y a des petites touches d’humour. On a peu d’occasions d’approfondir son personnage alors que là, j’ai eu vraiment l’opportunité de le faire et j’y ai pris beaucoup de plaisir.
Trois semaines avant, on sait plus ou moins ce qu’il va se passer mais on ne reçoit les textes qu’une semaine avant le tournage. Disons que dans ces deux derniers épisodes, il va se passer un événement important au cours du mariage d’Hyppolite. Et de cet événement va découler toute la fin de saison…
On n’en dira pas plus donc… Comment vivez-vous l’attente de l’avis du public, entre la fin du tournage et la diffusion ?
On n’y pense pas vraiment avant que la diffusion ne débute en télévision. On essaie de faire notre job du mieux qu’on peut. Mais lorsque la diffusion commence, c’est là qu’on réalise que les gens vivent vraiment les enquêtes parce qu’ils réagissent et ça, c’est formidable. Le jeudi soir (jour de la diffusion sur TF1, NdlR), on se réunit avec l’équipe et on suit les commentaires sur Facebook et Twitter, on suit le hashtag ‘profilage’ et on regarde ce qui se dit. On est souvent très, très stressés. Alors, bien sûr, ce sont les réseaux sociaux, ce n’est pas tout le public mais cela donne quand même une tendance.
Au début de la série, il y avait des tweets négatifs mais depuis quelque temps il y en a beaucoup moins. C’est très agréable, surtout quand on voit qu’ils retweetent des morceaux de dialogue ou qu’ils font des commentaires enthousiastes. C’est là qu’on se dit qu’on fait quand même un métier incroyable. On avait déjà vu les épisodes avant la diffusion et on s’était fait nos propres commentaires, mais là, c’est différent.
Quels sont vos prochains projets ?
Je vais tourner en novembre dans le film de Christian Vincent «L’hermine» avec Fabrice Lucchini, Hyppolite me laisse du temps car je tourne moins qu’Odile et Philippe. Si les tournages qu’on me propose durent quelques dizaines de jours, je peux m’organiser pour le faire et ça, c’est top.
Le tournage de la saison 6 de Profilage est déjà prévu à la mi-novembre. Un début de saison qui sera difficile pour Hyppolite, du coup, cela laisse présager des choses intéressantes à jouer.
Entretien: KT
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