ainsi soient-ils s2.jpgIls ne sont plus que quatre, comme l’étaient les mousquetaires… ou les évangélistes avant eux, mais l’un d’entre eux est sérieusement mal en point et en retrait en ce début de saison. On se souvient, en effet, que José Del Sarte (Samuel Jouy) avec son côté rebelle et mauvais garçon avait provoqué de sérieuses étincelles en fin de saison 1, échappant de justesse à une tentative d’assassinat. Un profil ‘mafieux’ qui lui a valu l’exclusion du petit séminaire.

Pourtant l’événement, loin de remettre en cause son engagement, renforce sa volonté de poursuivre son parcours chez les Capucins. Mais depuis la démission du charismatique père Fromenger (Jean-Luc Bideau) et la reprise en main par le rigide père Bosco (Thierry Gimenez), la donne a beaucoup changé pour les jeunes séminaristes.

Une situation difficile à vivre pour Guillaume Morvan (Clément Manuel, à gauche sur la photo) déjà fragilisé par le départ d’Emmanuel (David Baiot) dont il s’était épris. Trouver ses marques s’annonce comme une priorité de cette saison 2. Des parcours délicats à suivre dans Ainsi soient-ils** dès ce jeudi à 20h50 sur Arte

Même constat déliquescent du côté de la Conférence des évêques de France où le nouveau venu, le provincial Mgr Poileaux (porté par un étonnant Jacques Bonnaffé), timide et maladroit, est bien forcé de constater que la faillite menace. Entre crise d’autorité, austérité programmée et conflits intérieurs, le quotidien des aspirants hommes d’église s’annonce plutôt chahuté.

Malgré quelques promesses non tenues, quelques caricatures maladroites (le très manichéen Mgr Roman) et quelques questions trop vite effleurées ou évacuées lors de la première saison, Ainsi soient-ils** avait séduit par son écoute et sa mise en perspective pertinente des questions de foi et d’engagement dans notre société. ainsi soient-ils 2.jpg
Elle avait surtout réussi à brosser de beaux personnages d’hommes (et de femmes) enclins aux mêmes faiblesses ou travers que tout un chacun, mais taraudés par des questions parfois nettement plus complexes ou intimidantes.

Dans cette saison 2 approfondie, c’est bien le même chemin qu’emprunte l’élégante réalisation de Rodolphe Tissot, riche en entre-deux et en métaphores soignées.
Crise des vocations, crise économique, scandales de l’Eglise, mariage pour tous, sexualité et désir: une fois encore, cette saison vise juste avec des thèmes qui n’ont rien perdu de leur actualité et de leur pertinence. Entre les deux saisons, la plupart des personnages ont mûri amenant un changement de dynamique pour cette nouvelle salve de huit épisodes.

Entre la paranoïa des uns (le père Bosco et Mgr Poileaux), les doutes des autres (Guillaume, Yann) et les désirs de rédemption des derniers (Raphaël et José, à gauche sur la photo), chacun navigue à vue et fait de son mieux. Sans être certain que cela lui permette d’arriver à bon port.

Habiles, les scénaristes, Vincent Poymiro et David Elkaïm, prennent soin de ne juger aucun d’entre eux tout en dévoilant les travers et les failles qui les rendent plus humains.
A noter l’entrée en scène de deux très beaux personnages portés par Yannick Rénier (aka le père Abel) et Corinne Masiero (l’infirmière Zivka). Une exploration qui se poursuivra au cours de la saison 3, bientôt en tournage. Ce qui devrait nous éviter une trop longue attente.
KT