mistresses.jpgLes maris, les femmes et les amants: sujet éternel pour les vaudevilles et les soap operas. Mistresses, série produite par ABC en est l’illustration parfaite qui oublie toute analyse pour ne garder que le divertissement. La preuve en sera donnée ce dimanche à 20h20 sur RTL-TVI.

Adaptée de la série anglaise homonyme datant de 2008, Mistresses en a oublié toutes les ambitions de départ pour ne conserver que la caractère vaguement sulfureux des corps qui s’étreignent.
Ici, ni déconstruction de l’American way of life façon Desperate Housewives, ni véritable réflexion sur ce que veulent les femmes comme Sex & the city sut si bien le faire. D’ailleurs le fait de citer ces deux programmes ne fait que creuser le fossé qui les sépare. Mistresses n’est rien de tout cela.

Pourtant, la situation de départ reste la même: quatre femmes, amies de longue date tentent de s’épauler face aux coups de folie et aux coups durs de la vie. Si leurs vies privées sont compliquées, c’est le plus souvent bien malgré elles. « A leur corps défendant », seraient-elles même tentées de plaider.

April (Rochelle Aytes, vue dans «Forgotten») est veuve et peine à se remettre de la mort de son mari. Tandis qu’elle tente de se reconstruire, elle découvre que le cher homme ne lui a peut-être pas toujours été fidèle. Horreur, colère et sidération…

Savannah, avocate BCBG, est très amoureuse de son mari cuisinier mais depuis qu’ils ne parviennent pas à concevoir d’enfant, leur couple bat de l’aile. Or dans les parages, rôde son collègue, le séduisant Dominic…

mistresses 1.jpgSa soeur cadette, Josslyn (Jess Macallan), travaille dans l’immobilier et se définit comme un esprit totalement libre. Elle ne refuse donc jamais aucune proposition indécente, surtout si elle émane d’une personne au physique avantageux.

Enfin, Karen (photo: Yunjin Kim vue dans «Lost») est, en apparence, la plus sérieuse de toutes. Psychiatre, elle est pourtant tombée sous le charme d’un de ses patients, gravement malade. Alors que celui-ci vient de décéder de façon mystérieuse, il importe que personne ne découvre la nature exacte de leurs relations sous peine de risquer des poursuites judiciaires pour faute professionnelle…

Tentant de s’écouter et de se comprendre sans se juger, chacune des quatre amies ne peut que constater et déplorer les répercussions que toutes ces aventures ont sur leur quotidien de mère et/ou de femme…

Là où on aurait pu espérer une réflexion sur l’inconstance et la fragilité des sentiments, on assiste à un pur divertissement, destiné à un public supposé féminin (la remarque est d’ailleurs à la limite de la misogynie).  Créée par K.J. Steinberg, la série est portée par l’actrice Alyssa Milano (Charmed) suivie par un trio fleurant bon la diversité ethnique: la blonde (Josslyn), l’Afro-Américaine (April) et l’Asiatique (Karen).
Sorte de pot-pourri des relations troubles entre hommes et femmes, ce remake cherche à délasser et à intriguer mais peine à faire sourire. Dans la grande tradition des soaps aux intrigues complexes et aux rebondissements improbables.

Résultat: les fans de Desperate Housewives ou de Devious maids en sont pour leurs frais. Difficile en effet de s’attacher à ces jeunes femmes qui semblent cruellement manquer d’humour et de recul. Quant aux scènes «hot», elles peinent à masquer la vacuité de l’ensemble. En fait, on jurerait un remake de The client List avec la bomba Jennifer Love Hewitt…
KT

nb: la saison 2 vient de démarrer (le 2 juin) aux Etats-Unis