La saison 3 de Sherlock*** s’est achevée dimanche devant près de 8,8 millions de téléspectateurs britanniques. La série boucle ainsi la meilleure année de son histoire… Preuve que l’homme bondissant de Baker Street était attendu de pied ferme.
Enigmatique, fanfaron, insupportable et irrésistible à la fois, Holmes est parvenu à reconquérir son public en un clignement de paupière, mettant même à profit les multiples théories ayant fleuri sur le net au sujet de sa disparition.
Le 1er épisode de cette 3e saison a fait preuve d’une belle maestria en mettant en scène quelques-unes des hypothèses les plus créatives expliquant sa soudaine disparition-réapparition. Une façon élégante de saluer la patience des fans, mise à rude épreuve au cours de ces deux dernières années.
Du côté de la BBC, on s’apprêterait d’ailleurs à faire amende honorable. En effet, la chaîne envisagerait de diffuser la 4e saison de la série dès la fin de l’année 2014 afin de booster l’audience de sa période des fêtes. Pour tenir le délai, le tournage devrait donc débuter au printemps… Utopie?
Alors que les fans s’attendaient au pire – vu l’emploi du temps cinématographique très chargé de Benedict Cumberbatch et Martin Freeman -, voici des nouvelles d’autant plus encourageantes que Steven Moffat a affirmé avoir discuté de l’avenir de la série avec son cocréateur Mark Gatiss et avoir déjà réfléchi au déroulement des saisons 4 et… 5.
Le scénariste a ainsi précisé que les idées qui avaient découlé de cette entrevue étaient sans doute « les meilleures [qu’ils aient] jamais eues », sans toutefois en dévoiler davantage, tant sur les intrigues développées que sur le moment où il espèrent commencer à tourner. Les prochaines semaines diront si cet optimisme est de rigueur.
Ne lisez pas la suite si vous n’avez pas encore visionné la saison 3
Dans l’intervalle, les deux hommes ont parfaitement réussi leur coup: sortir Sherlock des limbes pour le projeter en plein coeur des mystères et secrets d’Etat, dévoilant au passage un nouvel ennemi d’envergure, maître chanteur particulièrement malfaisant, sous les traits de Lars Mikkelsen (vu dans The Killing).
Fidèle à ses habitudes, la saison 3 n’a manqué ni de forme ni de fond. Offrant des intrigues audacieuses et visuellement créatives, multipliant les rebondissements pour mieux se jouer de nos préjugés et opinions sur le duo Watson-Holmes et sur ceux qui les entourent (la nouvelle venue Mary, y compris).
Un mariage, un faux enterrement, une résurrection et de multiples retournements de situation: le tandem Moffat-Gatiss s’en est donné à coeur joie, jouant avec les sentiments parfois contradictoires et les nerfs (rarement d’acier) de leurs fans.
Cette saison 3 a été notamment l’occasion de quelques passes d’armes et échanges verbaux jubilatoires et instructifs entre Mycroft (formidable Mark Gatiss, dans un rôle très collet monté) et son «jeune frère» Sherlock. Dévoilant au passage quelques détails bienvenus de l’enfance des frères Holmes.
Il n’y a que les Britanniques pour réussir le pari, franchement osé, de bousculer leur patrimoine littéraire tout en insufflant une vie nouvelle et même post-moderne à un héros plus que centenaire; très bel hommage en vérité. Sherlock, c’est le triomphe de la réinvention, de l’ingéniosité et de la vélocité.
Ironie, vivacité, traits d’esprit et contre-pied, déduction, autodérision et vision décalée: il y a tant d’éléments qui font le charme de Sherlock Holmes que, par moments, la tête du téléspectateur en tourne. Sans oublier un formidable duo d’acteurs à l’évidente alchimie…
Même réduite à (moins d’)une année, l’attente risque de paraître bien longue.
KT
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