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inside men 1.jpgLe cerveau, Le cercle rouge, Ocean Eleven, ….. Les cambriolages audacieux ont toujours fasciné le grand public. Mais finalement rares sont ceux qui n’impliquent aucune complicité interne, celle d’Inside men**.
Comme l’indique son titre, c’est la trame de cette série créée par Tony Basgallop et proposée sur la BBC il y a moins d’un an (février 2012).

Nous plongeant d’emblée au coeur du drame, Inside Men en reconstitue ensuite le background personnel et global, étape par étape, à coup de flashbacks de plus en plus éclairants sur les motivations profondes de chaque protagoniste du braquage. Ou, comment un bon père de famille, employé modèle de surcroît, décide un jour de briser son image pour devenir un autre homme: stratège, audacieux, sans pitié et puissant meneur d’hommes. Le déclic survient alors qu’il surprend deux membres de son personnel en train de planifier un vol minable, mais forcément dommageable pour sa réputation sans tache. Une étincelle déclenchée ce jeudi à 20h55 sur Be1.

Depuis 7 ans, John Coniston (Steven Mackintosh) gère de façon scrupuleuse son centre de tri qui voit transiter des millions de livres sterling chaque semaine, dépôt de cash provenant des commerces environnants. Une vie entière à tenter de plaire à tout le monde et à ne pas provoquer de vague, une vie pavée de petites routines et de bons sentiments. Cette tentative de vol avortée le sort soudainement de sa torpeur et le voilà prêt à étancher une ambitions inavouée: réussir le «casse du siècle».

C’est ainsi d’ailleurs que tout commence: avec l’irruption d’une douzaine d’hommes masqués et armés au sein du centre de tri. Un déchaînement de violence et une poussée d’adrénaline que John, Marcus et Chris ne sont pas près d’oublier. Remontant le fil des préparatifs jusqu’à 9 mois auparavant, Inside men dévoile en 4 épisodes les étapes et processus psychologiques qui expliquent les décisions prises et les comportements adoptés par les trois hommes. Délaissant l’action et le pur thriller pour une part plus fine, introspective et psychologique de l’intrigue. L’occasion de découvrir ce qui motive chacun des membres du trio, entre appât du gain, rêve d’une nouvelle vie, ou frisson du danger.

Ainsi de John qui de «blondinet transparent», se mue peu à peu en machine à tout planifier jusque dans les moindres détails. Il y a du Docteur Jekyll et Mr Hyde chez ce Coniston, ou du Walter White (Breaking Bad) pour prendre une comparaison plus récente: John se révélant au coeur de l’adversité bien plus rageur et déterminé qu’on l’aurait pensé.

Pas toujours très finaud, Marcus (Warren Brown vu dans Luther) est amoureux fou de sa Gina, reine des créations capillaires. Fatigué de tirer le diable par la queue et de voir ses rêves de prospérité partir en fumée, il aspire à pouvoir lui offrir tout ce qu’elle souhaitera.

Quant à Chris (Ashley Walters), le plus taciturne des trois, son parcours familial chahuté, le pousse à rêver d’un avenir meilleur. Sa motivation sera-t-elle suffisante pour affronter une entreprise de cette envergure ? Se tenant au plus près de ses personnages, Tony Basgallop parvient parfaitement à nous faire partager leurs cogitations…
KT