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Alors que 6 nouveautés ont déjà été annulées après quelques diffusions à peine, deux comédies, au moins, tirent leur épingle du jeu lors de cette rentrée. Il faut dire qu’elles sont emmenées par des bateleurs diplômés: Michael J. Fox et Robin Williams. A croire qu’en télévision, aussi, les vieilles marmites permettent de préparer les meilleures recettes.

On est bien forcé de le constater: cette rentrée 2013 manque sérieusement de piment. On s’en doutait depuis mai dernier et les annonces faites par les grandes chaînes américaines (voir les 3 notes upfronts): les projets originaux et enthousiasmants ne se ramasseraient pas à la pelle.

Tant pis, diront les amateurs de séries dont la besace s’est déjà bien remplie au fil des saisons précédentes. Car malgré quelques fins de parcours remarquées, positivement ou négativement (Dexter, Breaking Bad), il reste pas mal de concurrents en lice. Et aucune raison de désespérer puisque quelques nouveautés doivent encore prendre le départ (Dracula, le 25 octobre; Almost Human, le 17 novembre et Getting On, le 24 novembre). Et d’autres sont annoncées en janvier, février ou même mars (True Detective, Enlisted, Intelligence, Resurrection).

Tout n’est bien sûr pas à jeter dans la nouvelle brassée d’histoires proposées depuis septembre. Et si certaines ont besoin d’un peu de temps encore pour convaincre (Agents of Shield, Once upon a time in wonderland), d’autres ont résolument pris leur envol, aux Etats-Unis, du moins. C’est le cas de deux comédies portées par deux grands noms du petit et du grand écrans: Michael J. Fox et Robin Williams.

the crazy ones 2.jpgCommençons par The crazy ones**. C’est une comédie loufoque, comme son créateur David E. Kelley (Ally Mc Beal) les aime: prenant le parfait contrepied de Mad Men. Dans cette agence de publicité dirigée par un homme et sa fille, la question est moins de savoir comment vendre tel ou tel produit ou comment survivre dans le milieu, que de voir les souvenirs (bons ou mauvais) que ceux-ci réveillent dans leur vie. Ayant une relation père-fille peu conventionnelle, les Roberts exploitent au mieux leurs différences (elle est raisonnable et très organisée; il est fantasque et complètement barré) au service de la créativité de leur agence.

L’attrait? Retrouver Robin Williams dans son meilleur emploi: cabotinant à mort mais pour la bonne cause et découvrir Sarah Michelle Gellar très loin de son rôle iconique de Buffy. La bonne alchimie régnant au sein de l’équipe (James Wolk, Amanda Setton, Hamish Linklater, très drôles dans leur registre), au terme de 4 épisodes à peine, fait le reste. Pour un public à la recherche d’un divertissement garanti sans prise de prise de tête, c’est parfait.

Un bémol tout de même: une polémique a suivi la diffusion du 1er épisode qui portait sur une campagne à réaliser au profit de Mc Donald. La presse US dénonçant, à juste titre, le placement de produit très peu discret accepté par la série. En l’absence de remise en cause des vertus des produits traités, il y avait effectivement du souci à se faire d’autant que le second degré et l’ironie ne touchent que les protagonistes, jamais (jusqu’ici) les produits. Les trois épisodes suivants abordent la question de façon nettement moins frontale. On imagine donc que l’équipe des scénaristes a été dûment brieffée sur les limites à ne plus franchir… Et on se dit qu’on reprendrait bien un supplément d’ironie.


michael j fox.jpgOn est malheureusement moins convaincu par la prestation de Michael J Fox malgré les nombreux souvenirs qu’ils réveillent (notamment à l’époque où il était le conseiller du maire dans Spin city). Dans le show qui porte tout simplement son nom (The Michael J Fox show*), il campe avec beaucoup de dérision et d’aplomb son propre rôle. Celui d’une star (il est présentateur vedette des news) sur le retour, souffrant de la maladie de Parkinson. Le problème est que la comédie familiale qui l’accueille est sans réelle surprise ni véritables éclats de rire.

La combinaison parents cool, enfants foireux et/ou originaux, belle-soeur immature provoque quelques sourires, guère plus. Même si l’excellent Wendell Pierce (The Wire, Treme) est de la partie, tout cela reste sympathique mais trop prévisible pour qu’on décide de prendre un ticket à l’année. Enfin, ça, c’est vous qui voyez…
Karin Tshidimba

nb: Très satisfaite des audiences de The crazy ones, CBS a décidé de lui accorder une saison complète (22 épisodes)

mise à jour (06/02): Les vieilles marmites ne font pas toujours les meilleures recettes. NBC vient d’annuler la série de Michael J Fox qui faisait son grand retour en télévision à la rentrée.