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Jeffrey-Katzenberg.jpg« Le web est un incubateur de talents et de concepts. » 
Les mots sont de Jeffrey Katzenberg, patron de DreamWorks, couronné « personnalité de l’année » lors du 29e Mipcom cannois. En matière d’idées, l’homme n’en manque certainement pas lui qui rêvait de prolonger Breaking Bad

« Je n’avais jamais pensé pouvoir être honoré un jour pour ma personnalité, a reconnu sourire en coin Jeffrey Katzenberg, lors de la cérémonie organisée en son honneur à Cannes. Beaucoup de choses ont été dites et écrites à mon sujet. On a dit de moi que j’étais impatient, agressif, obsessionnel, égoïste, maniaque, toujours dans le contrôle… parmi bien d’autres choses. Donc recevoir ce prix, aujourd’hui, est un peu une surprise. »

« Baron » de l’industrie audiovisuelle américaine et mondiale, sa créativité et les nombreuses années passées chez Paramount, Disney et, aujourd’hui, chez DreamWorks, prêchent, bien sûr, en sa faveur. Le public était donc venu en nombre pour suivre la conférence que Jeffrey Katzenberg a donnée mercredi après-midi au Palais des festivals. Où il fut notamment question du récent mariage entre DreamWorks et Netflix, un accord établi pour 5 ans qui devra déboucher sur la création de 300 heures de contenus originaux à destination des enfants.

katzenberg - shrek.jpg« La télévision linéaire et la programmation digitale vont exploser au cours de la prochaine décade. Partout où l’on regarde, les opportunités fourmillent et internet nous permet de toucher un public très différent de celui du cinéma ou de la télévision » a insisté Jeffrey Katzenberg, visiblement emballé. 
« En fait, chaque nouveau média ne remplace pas le précédent – comme ce fut également le cas pour la télévision par rapport à la radio, par exemple -, mais il ajoute des possibilités que nous n’avions pas auparavant. Comme le « parfait au chocolat » qui attire l’âne dans Shrek car il semble toujours plus riche et plus appétissant. » 

Est-ce ce qui lui a donné l’idée la plus bizarre de toute sa carrière? Reconnaissant qu’il n’avait pas « suivi de très près les derniers développements de la série », il a avoué avoir proposé à Vince Gilligan de lui payer 25 millions de dollars par épisode, s’il acceptait de prolonger la dernière saison de Breaking Bad de trois épisodes seulement. La seule condition imposée était d’imaginer ces trois ultimes scénarios en tronçons de 6 minutes afin de pouvoir « mettre sur pied la plus grande opération de « pay per view » jamais imaginée dans l’histoire de la télévision », a-t-il révélé hilare.
« Vu la tournure prise par la série, cela aurait été impossible, reconnaît Katzenberg, mais je suis sûr que des millions de personnes auraient souscrit pour voir ces épisodes. D’autant que la série a vu une envolée de son nombre de fans au cours de la dernière saison. Que ce soit pour la télévision linéaire ou pour le web, la recherche de contenus originaux et de qualité se poursuivra. Et les diffuseurs seront toujours là pour mettre le prix. »

Cette course à la qualité et à l’originalité est l’une des conclusions à laquelle sont parvenus nombre de participants de cette 29e édition du Mipcom cannois. Une édition qui a vu un nombre important de stars défiler sur le tapis rouge, « attirées par la qualité des histoires que leur propose la télévision aujourd’hui », comme l’a souligné Laurine Gauraude, de Reed Midem, organisatrice de la manifestation. 
Avec 13500 participants enregistrés en quatre jours de marché et 4623 acheteurs, le Mip a prouvé une fois encore son rôle-clé non seulement en terme de ventes, de découvertes et d’échanges professionnels mais aussi dans l’établissement de partenariats et de coproductions internationales. « La » nouvelle tendance du marché.
KT