Cinq jours seulement après son final explosif aux Etats-Unis, l’ultime saison de Breaking Bad*** arrive ce vendredi à 20h45 sur Be séries.
L’heure des adieux a sonné pour l’un des personnages les plus controversés imaginés par la télévision américaine au cours de la dernière décennie.
Le patron de Sony ne s’y était d’ailleurs pas trompé qualifiant le scénario de Vince Gilligan d’«histoire la plus sordide et la plus improbable qu’on pouvait imaginer pour une série». « Il n’était pas emballé mais il a donné son feu vert et il ne m’a jamais lâché par la suite» soulignait le scénariste reconnaissant, grand invité du Festival de Deauville, à la rentrée.
La suite démontre que Sony (son producteur) et AMC (son diffuseur) ont eu du flair puisque «Breaking Bad» a été sacrée meilleure série dramatique 2013 lors de la récente cérémonie des Emmy Awards. Une consécration qui s’ajoute à la longue liste des prix (45, en tout) glanés par la série et par Bryan Cranston, son interprète principal, au fil des saisons.
Avec 10,3 millions de fidèles rassemblés pour adresser leur adieu à Walter White dimanche aux Etats-Unis, « Breaking Bad » a aussi enregistré la troisième meilleure audience de l’histoire de la télévision câblée pour une fin de série. Derrière « Les Soprano » (11,9 millions de téléspectateurs) et « Sex and the City » (10,6 millions).
Des chiffres qui restent cependant très éloignés des performances des feuilletons diffusés en clair, à l’époque ou le paysage audiovisuel était moins morcelé. En 1983, « Mash » avait ainsi rassemblé 105,9 millions de fans, tandis que « Seinfeld », en 1998, en avait attiré 76,3 millions.
Mais les chiffres ne seraient rien s’ils n’étaient accompagnés du haut taux de satisfaction des fans. Quelque 610 000 tweets ont ainsi été échangés durant l’ultime confrontation. Et les échos en sont plus que positifs. Rien à voir avec le débat épique qui avait divisé les fans de «Lost» après sa sortie d’écran.
Cerise sur le gâteau, la série devrait faire son entrée dans le Guiness book 2014 avec le titre très enviable de «série la plus appréciée par la critique» avec un score de 99/100 récolté sur le site Metacritic.com. Du jamais vu.
Le plus étonnant, voire le plus touchant est ailleurs: dans la rencontre de Vince Gilligan avec son personnage rêvé de Walter White. Pour incarner ce prof de chimie que les circonstances vont peu à peu transformer en baron de la drogue, il fallait un acteur à la hauteur du défi. Gilligan rêvait que ce soit Cranston et l’acteur l’a suivi dans son délire. Révélant aux yeux du monde l’acteur à la fois «puissant, dramatique, effrayant et drôle» qu’il pouvait être – selon les dires de Gilligan.
La plus grand fierté du scénariste? «Avoir pu faire aboutir cette idée qui ne m’a pas quitté depuis le départ même si parfois nous naviguions à vue.» Car nul n’ignore comment tout ceci va finir, au terme des 16 épisodes de cette dernière saison. Mal, à n’en pas douter… La scène finale, tout le monde la connaît ou, du moins, l’imagine, en grande partie, inspirée de celle qui ouvrait le premier épisode de la première saison.
Cette capacité à tirer le fil de son histoire sur 5 saisons quelles que soient les embûches et en redoublant de créativité et d’idées détonantes est certainement la plus grande qualité que l’on peut reconnaître à Vince Gilligan.
Au-delà de la violence et de la noirceur du propos restent aussi des images d’une beauté stupéfiante et des plans d’une qualité cinématographique incroyable qu’ils soient portés par la musique ou drapés dans un épais silence.
KT
nb: Vince Giligan a déjà retrouvé un projet sur lequel exercer ses talents. Il est en effet associé au développement de Battle Creek, une série CBS dans laquelle deux inspecteurs que tout oppose devront collaborer. Il y prêtera main forte à David Shore (« Dr House »). Fameux tandem.
nb 2: une série dérivée (spin off) centrée sur le personnage de Saul Goodman (Bob Odenkirk), l’avocat pleutre et corrompu de Walter White est déjà en préparation. Baptisée Better call Saul, cette comédie se situerait en amont de «Breaking Bad». Aucune date de production n’a été arrêtée par Sony et AMC.
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