the bridge us.jpgOn avait des doutes, raison pour laquelle on avait pas mal retardé le moment de visionner les premiers épisodes. Malheureusement, une partie de nos craintes s’est confirmée.
Devious Maids et The bridge partagent cette caractéristique d’être deux séries largement inspirées de succès étrangers. La première est l’adaptation d’une telenovela mexicaine à succès et la seconde est la transposition aux Etats-Unis du fameux thriller suédo-danois, Bron.

Deux séries, un même écueil: une fidélité à une recette éprouvée qui nuit gravement à leur originalité. Même si, après 4 épisodes pour l’une et deux pour l’autre, tout espoir ne doit pas forcément être abandonné.

A trop vouloir marcher dans les pas de son modèle, on s’égare parfois, au risque de perdre toute personnalité.
devious maids 2.jpgBien sûr, Devious Maids* n’est pas Desperate Housewives, mais il y a tant de ressorts scénaristiques (les gaffes, les jalousies, les crêpages de chignons et les dîners entre amies), de situations et de quiproquos proches de ceux croisés dans le format original qu’il y a beaucoup de chances que les fans de Marc Cherry se sentent floués.

Cinq femmes, un secret bien enfoui et une mort violente: le point de départ était déjà très semblable à celui de DHW. Alors, même si cette série fait la part belle à la communauté hispanique, ancrée à Beverly Hills, Marc Cherry, créateur et producteur exécutif, reste fidèle à lui-même et l’on est bien forcé de constater qu’on connaît ses goûts et ses gimmicks, après toutes ces années.
Seuls les fans inconditionnels, et ceux qui n’auraient pas du tout suivi DHW, pourront trouver du plaisir dans ce qui s’affirme avant tout comme une variation sur un même thème.

Pour The Bridge, le problème est ailleurs. Dans le nécessaire degré de fidélité d’une adaptation à l’oeuvre de départ, en l’occurrence Bron. Quel que soit le talent des acteurs principaux, on ne peut s’empêcher de les comparer à leurs modèles. Et si Demian Bichir s’en tire pas mal dans le rôle de l’inspecteur affable, mais bosseur et soucieux de sa famille, sa nationalité (mexicaine) lui permet très vite de prendre quelques latitudes face à son inspirateur venu du Danemark.

Pour Diane Kruger, la ressemblance physique est telle (avec l’actrice qui incarne Saga Nören) que les choses s’annoncent plus compliquées. D’autant que l’actrice suédoise est tout bonnement incroyable dans le rôle de cette inspectrice à la limite de l’autisme. Heureusement, la question politiquement épineuse de la frontière entre Etats-Unis et Mexique devrait emmener la série vers d’autres rivages. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle car les deux premiers épisodes sont tellement calqués sur l’original que c’en est franchement lassant.
Peut-être que Meredith Stiehm choisira, en outre, des chemins de traverse voire même un dénouement différent, à l’instar de ce que fit Veena Sud, son ex-collègue de Cold Case, en adaptant The Killing sous le ciel menaçant de Seattle. 
A vous de juger, maintenant…
KT

nb: Canal+ et Sky Atlantic développent en ce moment même leur propre version du thriller entre France et Angleterre sous le titre The tunnel, en référence au tunnel sous la Manche, of course (cf. note précédente).

nb2: la bande annonce de Devious Maids était déjà dispo ici