dexter 6.jpgCette nouvelle saison s’ouvre sous une lune rousse, alors que Dexter (Michael C. Hall) a prévu de se rendre à sa réunion des anciens du collège.
L’heure est donc à l’auto-évaluation: « Qui étais-je, que suis-je devenu, comment aller de l’avant ? »  Des questions qui ne font pas seulement écho à la vie du commun de mortels mais renvoient aussi à celle de la série, qui a eu tendance à pas mal s’embourber en chemin.

Reconnaissons-le: malgré ses qualités initiales, on n’avait plus foi en Dexter**, la faute à des intrigues qui semblaient se reposer trop ouvertement sur leurs lauriers. Mais cette 6e saison devrait, en partie, remettre les pendules à l’heure. Après quelques errements coupables et une succession de facilités scénaristiques inavouables, cette nouvelle salve de 12 épisodes aborde en effet une question cruciale dans l’évolution de son personnage central: la question de la transmission (Be1, 20h55).

Dexter doit en effet choisir une école maternelle pour Harrison, ce qui entraîne une série de questionnements sur les valeurs qui le guident dans la vie et sur celles qu’il veut transmettre à son fils. Le fait de croiser la route d’un ancien prisonnier repenti et très croyant (Frère Sam) ne fait qu’attiser sa curiosité, alors même qu’il juge de plus en plus important de cacher à son fils ce qu’il est vraiment.
S’engageant sur le chemin des préjugés, des convictions intimes et des croyances, cette saison dévoile un nouvel horizon réellement intrigant, mais non dénué de noirceur. Rapidement, en effet, la police de Miami doit se mettre en quête d’un criminel qui semble s’inspirer du livre de l’Apocalypse. Un duo de fous furieux prétendument inspirés par Dieu. La thématique est on ne peut plus actuelle… A noter que l’un des deux rôles (celui du disciple) est endossé par Colin Hanks, le fils du célèbre Tom.

De son côté, Deb doit faire face à deux décisions cruciales le même jour, ce qui la met terriblement sous pression. Et l’arrivée d’un nouvel enquêteur dans l’équipe ne va pas simplifier la donne. Cette saison va donc plus que jamais mettre en lumière le duo soeur-frère, offrant à Jennifer Carpenter un rôle à la mesure de son talent.
On ne peut pas en dire autant de tous les seconds rôles, entraînant trop souvent la narration sur la voie de la facilité. Mais c’est le problème des séries qui, après de premières intrigues sacrément innovantes et réjouissantes, ne savent pas s’arrêter à temps…

Dexter ne perd pas tous ses gimmicks et demeure une série bavarde, très (trop) explicative (voix-off sur-représentée). Après voir pas mal déçu lors de la saison 5, elle semble moins branchée sur pilote automatique et connaît un twist intéressant en plein coeur de cette saison 6 qui contribue également à relever le niveau…
KT

nb: Libéré de son sombre « passager » en septembre prochain, Michael C. Hall songe déjà à sa reconversion: une adaptation du roman «American dream machine» de Matthew Specktor qu’il développerait avec l’actuel showrunner de « Dexter », Scott Buck. La série évoquera le milieu des agents d’artistes à Hollywood, l’acteur pourrait y faire une apparition.