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Mad Men 6.jpgFidèle à son habitude, Matthew Weiner a laissé filtrer très peu d’infos concernant cette 6e saison de Mad Men.
A J-1, on pourrait s’adonner au jeu des spéculations et des « spoilers » en tous genres, mais cela revient essentiellement à gâcher son propre plaisir…
Disons donc qu’on sait seulement qu’une partie de l’intrigue se déplacera à Hawaï et qu’au fil du temps (fin des années 60), un changement de look va s’imposer à tous les protagonistes.
Pantalons moulants et chemises à fleurs, vraiment?

Encore un peu plus de 24 heures de patience, et on sera fixé, dimanche soir lors du double épisode d’ouverture proposé par AMC.
Et en attendant?  Retour sur la saison 5, histoire de se rafraîchir la mémoire…

Saison 5
L’effet de surprise est sa marque de fabrique. La déclaration de Don Draper, à la fin de la saison 4, avait pris tout le monde de court, collègues comme spectateurs. Après s’être laissé couler, Don semblait décidé à reprendre les rênes de son existence, luttant face à tout ce qui semblait sur le point de lui échapper ou d’exploser en plein vol.

mad men 5.jpgMarié, désormais, à la jeune Megan (Jessica Paré), il semble en équilibre précaire. Parviendra-t-il à bâtir une relation stable ? La question, en somme, peut se résumer comme suit: cet homme est-il fait pour le bonheur? D’autant que les craintes et la jalousie de sa jeune épouse sont, en partie, justifiées… Et son agence de pub, passée tout près de la catastrophe, va-t-elle se relever? Car son désir d’indépendance et sa volonté de s’imposer face aux piliers de Madison Avenue est en partie contrecarrée par le climat de crise généralisé.

Dans cette nouvelle saison, le créateur Matthew Weiner confronte à nouveau les Américains (et les Européens) à leurs souvenirs du «bon vieux temps». Entamée à la mi-1966, la saison 5 nous tend le miroir d’une Amérique qui change (interdiction de certaines pubs sur les cigarettes, question des droits civiques et revendications grandissantes des femmes) et qui déchante aussi (Vietnam, émeutes, crimes de masse, etc.)

Construits en parallèle les uns de l’autre, les destins (individuels et collectif) des membres de l’agence nous éclairent paradoxalement sur les enjeux de notre quotidien. Joan parviendra-t-elle à gérer les «suites» de sa maternité (retour au travail, mari absent) ? La jeune Sally parviendra-t-elle à trouver une vraie place dans la maison de sa mère et le nouveau foyer de son père?
Jusqu’où ira Pete Campbell, jeune loup aux dents longues résolument en marche? Et quid des questions éthiques et d’égalité que soulèvent de plus en plus les campagnes de publicité?
Une fois encore, «Mad Men» surprend et prouve que tout n’a pas fondamentalement changé. Notre 21e siècle a beau être ultra connecté, les relations humaines n’en sont pas forcément plus aisées.

Après 17 mois de crise ouverte (la production souhaitant réduire drastiquement le budget de la série, au risque de faire disparaître une partie des personnages ou de diminuer fortement la durée des épisodes), Mad Men est revenue, dans sa saison 5, au meilleur de sa forme. Avec 13 nouveaux épisodes qui semblent toujours là pour définir les standards de la fiction haut de gamme.
La profondeur de l’analyse psychologique des personnages y va de pair avec la pertinence de la peinture sociale d’un pays, mais aussi d’une époque, qui fait curieusement écho à la nôtre.
Quant à Joan, Peggy, Megan, Sally, Betty et la nouvelle venue Dawn, elles incarnent toutes les facettes de l’éternel féminin. Celui que l’homme interroge en vain…
La bande annonce ci-dessous passe en revue les principaux événements de la saison 5 afin d’indiquer la direction que pourrait désormais prendre la série…  

KT