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grimm.jpgContes et légendes ne se sont jamais aussi bien portés. C’était la grande tendance de la rentrée 2011 et elle ne semble pas prête à s’essouffler.
Avec « Once upon a time » et « Grimm » lancés parallèlement, « Alice au pays des merveilles » qui leur avait ouvert la voie sur SyFy ainsi que « Merlin » qui vient d’achever son parcours de 5 ans en Grande-Bretagne, les amateurs de grimoire n’ont pas à se plaindre. D’autant que ce n’est pas fini…

A la rentrée 2012, le public a en effet pu découvrir « Beauty and The Beast » et « Arrow », adaptation du comic book « Green Arrow », deux nouveautés estampilllées CW. Au risque que certains trouvent, cette fois, que la coupe est pleine… Si, au contraire, vous pensez que le conte est votre affaire, Plug RTL vous offre une séance de rattrapage en lançant Grimm** ce samedi à 19h40.

« Grimm », c’est un peu la réponse de la bergère NBC au berger ABC, la version «chasse à l’homme» de l’exploitation de l’univers des contes et légendes. A la rentrée 2011, «Once upon a time» (ABC)et «Grimm» (NBC) ont en effet remis les Américains face à leurs récits d’enfance, leur offrant d’évaluer leur niveau de connaissance.
Dans les deux cas, les personnages de conte s’invitent dans le présent et jouent sur le décalage entre les époques (celle du conte et la contemporaine) mais aussi entre réalité et fiction. Mais avec «Grimm», on est davantage, dans la tradition de la chasse aux sorcières ou aux monstres. Une tradition revisitée par ses créateurs, David Greenwalt et Jim Kouf, qui ont tous les deux travaillé sur « Angel » et « Buffy contre les vampires », deux oeuvres de Joss Whedon. D’où le don, attribué au héros, Nick Burkhardt (David Giuntoli), au départ simple inspecteur de la ville de Portland, capable de débusquer les êtres maléfiques où qu’ils se cachent, et le recours à quelques scènes de «close combat».

Beaucoup de clins d’oeil et de clichés (sur les prédateurs, les pédophiles, etc.) et un jeu ironique à souhait sur la symbolique des contes (couleurs, odeurs, épreuves de transition, etc.) rendent «Grimm» plutôt drôle et ludique. Car il faut attendre quelques épisodes avant que la quête de fond du jeune descendant de la famille des Grimm ne se mette véritablement en place.
Ignorant l’existence de ce don et sa possible utilisation, jusqu’à ce que sa tante, mourante, ne le lui révèle, Nick manque à la fois de repères et de pratique dans sa nouvelle «activité». Percevant désormais la véritable nature des hommes et femmes qui l’entourent, mais n’étant reconnaissable que par ceux qui peuplent cet univers parallèle, Nick est, en outre, forcé de mener une «double vie», un exercice plutôt compliqué pour ce garçon sans histoire.

L’autre piment de la série est la relation intéressante nouée par Nick avec son partenaire Hank Griffin (Russell Hornsby), mais surtout celle qui s’établit entre Nick et Eddie Monroe (Silas Weir Michell, maître du second degré), ancien «loup» rangé des voitures, soupçonné d’enlèvement et d’assassinat d’enfant, lorsque Nick le rencontre.

Grimm, Blutbaden, Hexenbiest, Mellifer, Ziegevolk, Reinigen: chaque nouvelle enquête apporte sa créature mystérieuse et potentiellement maléfique dont il faut découvrir à la fois la «mission» et les failles, accentuant le côté «jeu vidéo» de cette série fantastique, avec épreuves, univers et armes spécifiques… Dévoilant très lentement ses cartes concernant la «véritable mission» de Nick – censé protéger les humains et maintenir l’équilibre entre hommes et créatures légendaires -, la série ne révèle que très lentement son univers labyrinthique. La deuxième saison (22 épisodes) est en cours de diffusion aux Etats-Unis.

 
Quelles différences avec Once upon a time?

Partant de tous les personnages de contes connus, « Once » tente de répondre à un tas de questions jamais abordées: comment Blanche Neige et le Prince Charmant se sont-ils rencontrés? Pourquoi la méchante reine déteste-t-elle tant Blanche Neige? Qui est vraiment Ruppelstinskin (Tracassin)?
Qui pourra rompre le sort jeté à Storybrooke?

Avec Adam Horowitz et Edward Kitsis, ex-producteurs de « Lost », aux commandes, l’histoire de la petite ville de Storybrooke (Conteville) – où tous les personnages de contes de fées sont piégés – ne reste pas longtemps dans le niais. Car ces deux-là s’y entendent lorsqu’il s’agit de faire coexister des univers étrangement parallèles. A cet égard, la série ressemble à un mille-feuilles, plus savoureux à mesure qu’on le creuse. Et si certains épisodes paraîtront moins inspirés, il y a vraiment beaucoup de créativité dans cette façon de réenchanter les contes de notre enfance.

En dépassant les apparences pour creuser chaque personnage et les relations qu’ils entretiennent entre eux, la série offre plusieurs nouvelles dimensions aux contes, réintroduisant mystère et épaisseur là où s’assoupissait une réalité relativement classique; les contes ayant pour principale fonction de mettre en scène les angoisses humaines et de permettre aux plus jeunes de mettre un nom sur un certain nombre de conflits inconscients, mais aussi de fantasmes, présents ou à venir. Le message semble en tout cas bien passer auprès du public. Avec 11,7 millions de fidèles en moyenne, la série a non seulement été la nouveauté la plus suivie, l’an dernier, sur ABC mais aussi la 3e série de la chaîne, derrière « Modern Family » et « Castle ». La saison 2 a démarré en septembre dernier (cf. note précédente).
KT

le site officiel de Grimm