Vous avez beaucoup entendu parler de cette série, mais vous ne l’avez pas encore découverte? Il n’est pas trop tard. L’intégrale de la saison 1 est sortie en dvd cet été et, pour les plus patients, la RTBF va la programmer en février (et non, novembre). Pour vous y préparer, voici quelques lignes d’introduction…
Avec Game of Thrones***, HBO réinvente l’epic fantasy. Cette fresque imposante, inspirée du best seller de George R.R. Martin, est aujourd’hui une série ambitieuse parmi les plus plébiscitées et les plus piratées au monde. Une saga épique où des personnages contrastés, issus de royaumes antagonistes et lointains, sont tous en lutte pour le pouvoir.
Baptisée « A Song of Ice and Fire », la saga « Game of Thrones » s’attache au destin de trois familles et univers distincts : Winterfell, royaume du Nord aussi glaçant que majestueux, où règne Eddard (Ned) Stark, fidèle compagnon du roi Baratheon. Fier et courageux, c’est un homme qui ne se reproche qu’une seule faiblesse : son fils illégitime ramené voici 17 ans d’une longue campagne guerrière. Mais bientôt plus personne ne pourra l’offenser puisque son fils, Jon Snow (Kit Harington), est décidé à s’engager dans la « Garde de Nuit » qui protège le royaume depuis des millénaires des périls venus « d’au-delà du Mur ».
A ce royaume de ténèbres et de glaces est opposé celui nettement plus ensoleillé et caricatural des Dothraki ou « sauvages du Sud », des colosses aux manières frustres, mais à l’armée imposante, dont Viserys Targaryen compte bien faire ses alliés grâce aux charmes de sa jeune sœur Daenerys (Emilia Clarke). Donnée en mariage à Khal Drogo, elle doit le convaincre de les aider à reconquérir « leur » trône perdu.
Entre les deux univers, voyagent les Lannister, une riche famille d’intrigants et de fourbes qui ont mis sur le trône l’actuel roi Baratheon (Mark Addy), que certains appellent encore « l’usurpateur ». Conscient des dangers qui le guettent, ce dernier a fait appel à son vieux compagnon, Ned Stark (Sean Bean), afin qu’il devienne la « Main du roi » (son intendant et bras droit, donc) et qu’ils gouvernent ensemble. Mais l’hiver s’annonce dans le royaume de Westeros qui pourrait bien charrier son lot de guerres et de désolation…
Sombre et touffue, cette saga à l’ambiance fantastique parie sur la densité de ses univers et personnages, refusant de tout miser, comme d’autres, sur le luxe et les liaisons inavouables. Réputée « intransposable », la saga, filmée entre Irlande du Nord et Malte, a pourtant bien failli ne jamais voir le jour. Comment, en effet, rendre justice aux décors grandioses, châteaux magnifiques et forteresses imprenables, dragons et batailles sanglantes, sans la force de frappe d’un Peter Jackson, sans des moyens colossaux ou des écrans 3D?
Pour la réalisation, HBO a donc fait appel à Tim Van Patten, fidèle parmi les fidèles, et à David Benioff (« Troie », « X-Men ») et D.B. Weiss pour l’écriture de la première saison. George R.R. Martin, l’auteur de la saga originelle (5 tomes déjà parus sur 7 annoncés, dix millions d’exemplaires vendus), reconnaît quelques changements « inévitables », mais est tellement satisfait du résultat qu’il a travaillé sur le scénario de la deuxième saison. Attendue en avril 2012, elle doit tout à HBO qu’il considère comme « la Rolls de la télévision ».
La première saison (dix épisodes) a, en effet, fait pas mal de bruit aux Etats-Unis, où elle revisite un genre « délaissé », entre mythologie et conte médiéval. Beaucoup y voient un univers de référence, dans la lignée du « Seigneur des anneaux » de J.R.R. Tolkien.
Le royaume des Sept couronnes de Westeros, bien qu’imaginaire, rappelle l’Europe du Moyen Age où les rois et reines, chevaliers et renégats, menteurs et nobliaux rivalisent de fourberie et d’ambition pour obtenir le pouvoir absolu symbolisé, ici, par le Trône de fer. La duplicité des personnages et la diversité des points de vue sont les principales richesses de cette saga volontiers noire et crue, qui a permis à l’acteur Peter Dinklage d’être récompensé pour son rôle très contrasté de Tyrion Lannister, alias « le gnôme ».
Avec son générique en forme d’ode aux récits chevaleresques (fresques) et aux stratégies guerrières (cartes, déplacements de troupes, murailles et forteresses), la saga séduira d’emblée les amateurs d’heroic fantasy, nourris au « Seigneur des anneaux », aux jeux de rôles ou aux jeux vidéo. Mais aussi tous ceux qu’attirent les reconstitutions historiques façon « Rome », « Tudor » ou « Borgia », savants cocktails de stratégies, de psychologie et d’histoires d’alcôves. Cette veine, régulièrement exploitée ces dernières années en télévision, semble décidément intarissable.
KT
(publié en juin 2011 – mise à jour 22/10/2012)
Commentaires récents