Même si l’une ou l’autre nouveauté sont encore annoncées début novembre, on arrive tout doucement à la fin de la période de lancement des nouveautés aux Etats-Unis. Et le moins que l’on puisse écrire est qu’on n’a pas encore été bluffé, comme ce fut le cas, les années précédentes, avec des séries comme Homeland, Game of Thrones, Treme ou Boardwalk Empire, pour ne citer que quelques exemples récents… Les screenings de mai n’avaient laissé que peu d’espoir aux amateurs (beaucoup de comédies, quelques séries à concept mais pas d’incontournables à première vue… cf note précédente), cette fois les jeux semblent pratiquement faits. Heureusement que Boss, The Newsroom, Mad Men, Borgen et d’autres sont là pour maintenir une certaine exigence de qualité.
En attendant le premier bilan de cette rentrée (établi à la fin de la semaine), il est temps de se pencher sur l’avant-dernière nouveauté de ce mois d’octobre: Beauty and the beast.
S’agissant d’une nouvelle création de la petite chaîne CW, les attentes n’étaient pas très grandes. Chaîne spécialisée ados et déluge de sentiments, on redoutait un peu la façon dont elle allait revisiter ce classique des contes, déjà décliné en série à la fin des années 80 (avec Ron Perlman et Linda Hamilton dans les rôles-titres).
Sans surprise, The CW livre une série trop propre pour être tout à fait honnête. Kristin Kreuk (« Smallville ») et Jay Ryan (« Terra Nova ») sont trop lisses pour leurs rôles respectifs et l’ensemble de l’intrigue se déroule avec une facilité confondante qui fait que même les zones d’ombre semblent filmées en pleine lumière.
L’histoire débute à l’automne 2003, lorsque deux hommes, surgis d’une voiture sombre, abattent la mère de Catherine Chandler sous ses yeux. Elle-même ne doit d’avoir la vie sauve qu’à l’intervention d’un homme imposant aux allures de bête sauvage. Tout le monde lui dit quelle a rêvé, mais elle en est sûre: cet être existe, elle l’a rencontrée.
Neuf années plus tard, on retrouve l’inspecteur Chandler au volant d’une voiture de police. Au cours d’une enquête, elle découvre les empreintes d’un dénommé Vincent Keller, ancien médecin, engagé volontaire dans l’armée, présumé mort. Mais bien sûr, il s’agit d’un leurre, Vincent Keller se cache et il est bien celui qui lui avait sauvé la vie neuf années plus tôt. A force de persuasion, Catherine découvre son terrible secret: son ADN a été modifié par le mystérieux projet Muirfield, faisant de lui un «monstre».
Cet épisode pilote, très bavard, en dit d’ailleurs encore bien plus sur les hommes qui poursuivent Vincent et pourraient être la cause de la disparition de la mère de Kate. A force de vouloir appâter le chaland, la série en détruit presque tout le sel et le suspense. Au final, on obtient un récit que l’on peut suivre d’un oeil distrait, un résultat plutôt fade (même visuellement) et gentillet, mêlant tellement de choses vues ailleurs qu’on n’est pas sûr de ne pas être en train de regarder plusieurs séries concurrentes en même temps. Le pire est cette impression que la production ne s’est pas du tout foulée, se contentant de reprendre une formule toute faite sans intention de nous surprendre.
Reste à voir combien de fans seront conquis par la belle et le beau gosse balafré…
KT
Beauty and the beast. Drame de Jennifer Levin et Sherri Cooper, avec Kristin Kreuk, Jay Ryan et Austin Basis. Diffuseur: The CW. 13 épisodes en cours de production. Début: 11 octobre 2012.
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