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Once upon a time

once-upon.jpgDans la petite ville de Storybrooke (Conteville), dans le Maine, tous les personnages de contes de fées connus sont piégés entre deux mondes, à l’instigation de la méchante reine, ennemie jurée de Blanche-Neige. Victimes d’un sort puissant, ils ont oublié qui ils étaient. Une seule personne peut briser ce sort (Emma Swan, alias la fille du prince charmant et de Blanche Neige), mais elle l’ignore. « C’est ton destin » insiste Henry, son fils biologique abandonné à la naissance, tout à la joie d’avoir retrouvé sa trace.

Imaginer un monde où tous les personnages de contes de fées seraient retenus prisonniers sans se souvenir de leur passé, il fallait oser. ABC et Disney l’ont fait et Once upon a time**, leur création, ne manque pas d’ambition exploitant tout ce que les contes de fées omettent de dire: rencontres fortuites, stratégies secrètes et interactions entre personnages. Ici, le « happy end » traditionnel marque le début d’une aventure autrement plus passionnante.

Variation autour de l’univers féerique, la série est pleine de charme et, parfois, cousue de fil blanc mais dans le créneau grand public, « Once upon a time » n’a pas à rougir de la façon dont elle tire profit d’un héritage littéraire aussi riche. Dragons, sorcières, nains, fées, princes et princesses: tout le monde s’y retrouve. Chaque épisode charrie son lot de découvertes et de nouveaux personnages. Pour un résultat plutôt ludique (il faut deviner quel personnage se cache derrière chaque habitant de Storybrooke) sans oublier les côtés les plus sombres des contes.

De fréquents flash-backs permettent de revivre un certain nombre d’étapes- clés, souvent omises dans les livres originels, et d’explorer les liens inédits des personnages entre eux. Comme les relations entre les différentes reines (Carabosse, la reine de cœur, etc.) ou la complicité entre Blanche-Neige et l’affriolant Chaperon rouge. Avec Adam Horowitz et Edward Kitsis aux commandes, on ne reste pas longtemps dans le niais. Car ces deux ex-producteurs de « Lost » s’y entendent lorsqu’il s’agit de faire coexister des univers parallèles. A cet égard, « Once upon a time » apparaît comme un véritable mille-feuille, plus savoureux à mesure qu’on le creuse. Et ce, même si certains épisodes paraîtront moins inspirés que d’autres.

Partant des personnages les plus connus, la série tente de répondre à un tas de questions jamais abordées : pourquoi la méchante reine déteste-t-elle tant Blanche-Neige? Qui est vraiment Rumpelstiltskin (Tracassin)? D’où tient-il tous ses pouvoirs? En dépassant les apparences pour creuser chaque personnage et les relations qu’ils entretiennent entre eux, « Once » offre plusieurs nouvelles dimensions aux contes, réintroduisant mystère et épaisseur là où s’assoupissait une réalité relativement figée.

Les contes ont pour principale fonction de mettre en scène les angoisses humaines et de permettre aux plus jeunes de mettre un nom sur un certain nombre de conflits (in)conscients. Le message semble bien passer auprès du public. Avec 11,7 millions de fidèles, la série a non seulement été la nouveauté la plus suivie d’ABC, l’an dernier, mais elle figure dans le top 3 de la chaîne, derrière « Modern Family » et « Castle ».

« Once upon a time » n’est ni aussi sanglante que « Grimm » qui, sous couvert de policier, exploite le même filon du « merveilleux », ni aussi épique et impressionnante que « Game of thrones » qui, dans le genre légendes, a opté pour l’heroic fantasy. On peut lui reprocher une certaine lenteur initiale, mais au final, elle remplit parfaitement son office (créativité et frissons compris). Avec un casting savoureux (Lana Parrilla et Robert Carlyle, cyniques à souhait), une narration au long cours et aux multiples ramifications (les personnages se répondent de conte en conte), elle propose un vaste univers. La saison 2 débutera le 30 septembre aux Etats-Unis.
KT
(publié le 03.08.2012)

Once upon a time. Drame de Adam Horowitz et Edward Kitsis, avec Lana Parrilla, Robert Carlyle, Jennifer Morrison. Diffuseur: ABC. 22 épisodes + 23 en cours de production. Début: octobre 2011. Photo: ABC