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La nouvelle saison arrive ce 9 novembre sur Netflix, mais le débat autour de la saison 5 du drame historique retracé par Peter Morgan fait déjà rage depuis plusieurs semaines.

En abordant le tournant des années 90, la saison 5 de The Crown*** plonge dans des années charnière pour la royauté britannique. L’année 1992, qualifiée d’annus horribilis par la reine Elizabeth II elle-même, a vu l’incendie du château de Windsor et plusieurs séparations au sein de la famille royale : celle du prince Andrew et de Sarah Ferguson, celle de la princesse Anne et de Mark Phillips et, bien sûr, celle du prince Charles et de Lady Diana qui a profondément ébranlé les fondations de la maison Windsor.

Cette saison 5 se concentre sur une partie nettement plus médiatisée du règne d’Elizabeth II, les déboires conjugaux des enfants royaux ayant été largement commentés dans les médias. On sait les polémiques qui entourent la série concernant le caractère plus ou moins avéré des faits qui y sont relatés. Nul doute qu’ici encore l’écart entre version officieuse et version officielle fera débat. L’ancien Premier ministre John Major, notamment, s’est déjà exprimé par médias interposés pour fustiger le « tonneau d’absurdités » (sic) charrié, selon lui, par la série. Locataire du 10 Downing Street de 1990 à 1997, le conservateur fut bien malgré lui aux premières loges des déboires royaux.

Démentis officiels et mise en garde

Face aux premières annonces concernant le contenu des dix épisodes de cette saison 5, l’entourage de l’ex-Premier ministre a tenu à publier un communiqué pour affirmer que ce n’était que de « la fiction, pure et simple », dénonçant la partie du scénario faisant référence à des conversations au cours desquelles le Prince Charles aurait fait pression sur John Major pour forcer l’abdication de la reine. « Il n’y a eu jamais de discussion entre Sir John et le Prince de Galles à propos d’une abdication de la reine Elizabeth II », précise le communiqué.

Pour éteindre le feu des critiques, Netflix a accepté d’ajouter un message d’avertissement sous la bande-annonce de sa série phare, précisant qu’il ne s’agit là que d’une « œuvre fictive inspirée de faits réels ». Sage précaution vu l’audience impressionnante déjà engrangée par la série, au cours des quatre saisons précédentes, encore renforcée par le décès en septembre dernier de la souveraine. L’engouement autour de la série ne risque pourtant pas de faiblir d’autant que cette saison s’inscrit littéralement au coeur du drame qui a déchiré le Prince et la Princesse de Galles.

Après une saison 4 où elle apparaissait sous les traits de la débutante Emma Corrin, le rôle de Diana Spencer a cette fois été confié à l’actrice polono-australienne Elizabeth Debicki (Tenet, The Night Manager) pour les saisons 5 et 6. Ceci afin de suivre l’évolution des personnages dans le temps. Dans l’attitude, le port de tête, les mimiques et la gestuelle, la comédienne cultive une ressemblance frappante avec Lady Di, là où le choix de l’excellent Dominic West pour camper le prince Charles pourra sembler plus discutable. Difficile en effet pour le comédien très médiatisé (The Wire, The Affair) de s’effacer derrière son modèle, aussi illustre soit-il.

Là où Claire Foy (saisons 1 et 2) et Olivia Colman (saisons 3 et 4) laissaient entrevoir les fragilités d’Elizabeth II, Imelda Staunton (Harry Potter) campe une souveraine aux émotions nettement plus maîtrisées, en public comme en privé. Est-ce le reflet du renforcement du bouclier royal face aux nombreux coups du sort qui l’ont frappé ou est-ce dû aux choix du réalisateur et de la comédienne ? Mystère.

On sait que ses épreuves sont loin d’être terminées puisqu’une saison 6 a été confirmée qui abordera les dernières années de la décennie 90 jusqu’au cap de l’an 2000. Afin de ne pas nourrir inutilement la polémique, Peter Morgan, le créateur de la série, a déjà annoncé que l’accident fatal qui mena au décès de Lady Di n’y serait pas mis en scène.

Karin Tshidimba