Le limogeage du directeur du FBI, James Comey, par le président Trump, en 2017, a fait beaucoup de bruit. Preuve des relations houleuses entretenues pas les deux hommes : Trump a tenté d’empêcher la diffusion de la série qui relate cette histoire. Elle est à voir ce samedi à 20h30 sur Be Séries
L’affaire des emails d’Hilary Clinton a fait de lui l’un des hommes les plus haïs des États-Unis. Sa détermination et sa persévérance à vérifier qu’aucune règle n’avait été sciemment bafouée ou la sécurité du pays délibérément mise en danger, ont été vécues comme une tentative de déstabilisation de la candidate à l’élection pour la Maison-Blanche. Une manœuvre visant à favoriser Trump. Pourtant rien n’était plus faux.
Le FBI face au Président des USA
Homme de devoir, le directeur du FBI James Comey (Jeff Daniels) savait que l’enquête risquait d’être préjudiciable à Clinton mais son poste faisait de lui le garant de la loi. Entre la sympathie ou la popularité et la loi, il a fait le choix de la loi. C’est le profond dilemme vécu par cet homme intègre et patriote que la mini-série de Billy Ray (Captain Phillips) explore. Tout comme elle éclaire les relations houleuses qu’il a entretenues avec le président Trump jusqu’au jour où celui-ci l’a démis de ses fonctions en 2017, pour manque de loyauté.
Cette notion, centrale, est décryptée dans le livre Mensonges et vérités, une loyauté à toute épreuve écrit par James Comey. La mini-série The Comey Rule*** s’en inspire pour éclairer le rôle et les prérogatives du directeur du FBI. Ainsi que la probité à toute épreuve requise par cette fonction et la distance nécessaire à maintenir avec le Président « afin de faire en sorte que le Bureau fédéral soit bien vu comme un appareil apolitique et indépendant ».
Une nécessité bien comprise par le président Obama qui admirait le professionnalisme de James Comey. « Nous ne pouvons pas être proches l’un de l’autre car un jour vous devrez peut-être enquêter sur moi ou sur l’un des membres de mon staff » résuma-t-il très justement lors de leur première rencontre.
Cette loyauté inébranlable, le président Trump l’envisage sous un tout autre jour : comme une obligation à l’égard de sa personne et pas vis-à-vis de la Nation. Une différence d’appréciation qui va électriser les relations des deux hommes tout au long du mandat présidentiel.
En s’immisçant dans les coulisses de la Maison-Blanche, la mini-série décrypte son fonctionnement et ses garde-fous, une exploration passionnante qui va bien au-delà de ce que chacun croit savoir du fonctionnement du FBI ou de ce qu’en montrent les films et les séries.
La menace russe sur les élections
The Comey Rule*** évoque aussi le travail de sape mené par les Russes dans les coulisses de l’élection américaine, rappelant qu’un dossier d’un ex-agent du MI6 a prouvé que « les relations entre Trump et la Russie étaient anciennes et très profondes ». Et faisaient donc courir des risques non négligeables aux citoyens et institutions américaines. Les renseignements américains ont d’ailleurs conclu que la Russie « interférait activement dans l’élection 2020 comme elle l’avait déjà fait en 2016 ». C’est cette piqûre de rappel que l’administration Trump voulait empêcher Showtime d’administrer aux futurs votants, en exigeant le report de la diffusion de la mini-série après l’élection de novembre. Showtime a tenu bon : les quatre épisodes de la série événement ont été diffusés au cours de deux soirées consécutives les 27 et 28 septembre derniers.
Aux côtés de Jeff Daniels, habitué des fictions politiques (on l’a notamment vu dans The Newsroom ), on croise au générique de cette fiction sobre et édifiante de grands noms du cinéma et des séries : Holly Hunter (photo du haut), Oona Chaplin, Peter Coyote, Michael Kelly et le comédien Brendan Gleeson (Mr Mercedes) qui compose un Donald Trump troublant de réalisme.
Karin Tshidimba
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