L’actrice a reçu une Nymphe de Cristal lors du Festival de télévision de Monte-Carlo. Jolie façon de saluer ses quelque quarante ans de carrière dans laquelle elle combine désormais les rôles d’actrice, de réalisatrice et de productrice.
À la voir descendre de voiture pour remonter le tapis bleu du festival de Monte-Carlo, tenue irisée et talons démesurés, on prend conscience que Claire Underwood et Robin Wright sont désormais indissociables. Malgré la fin de la série House of Cards en 2018, l’actrice n’a jamais vraiment quitté son personnage de femme “présidentielle”. Il faut dire que l’épouse modèle s’est imposée au fil des saisons. D’abord placée dans l’ombre de Frank Underwood, campé par l’acteur Kevin Spacey durant cinq saisons, elle a ensuite occupé le centre de l’écran en tant que présidente des États-Unis. Un parcours qui lui a valu de se voir décerner une Nymphe de cristal lors de la 64e édition du Festival de télévision de Monte-Carlo.
Sacrée revanche pour celle qui, au départ, s’était entendue rétorquer qu’elle “ne pouvait pas être payée aussi bien que son partenaire de jeu parce qu’elle n’avait pas remporté d’Academy Award”… (sic)
Avec ce rôle de Claire Underwood, la native de Dallas a imprimé un fameux virage à son parcours professionnel, elle qui avait été révélée par son personnage dans le soap 100 % bling bling Santa Barbara avant qu’elle ne se voit proposer un rôle entre Disney et conte de fées dans le film Princess Bride. Sa collaboration avec Tom Hanks, dans le film Forrest Gump, permet à la Texane d’enfin révéler d’autres qualités que sa plastique et sa photogénie idéales. Mais il faudra vraiment attendre le lancement d’House of Cards pour que le monde entier l’envisage comme une adversaire potentiellement redoutable…
Ce personnage, Robin Wright a vraiment pris le temps et “beaucoup de plaisir à le développer” car “il était assez flou et discret sur le papier. Comme d’une année à l’autre, nous ne savions pas si Netflix allait prolonger la série, j’ai dit à David Fincher que je pouvais m’impliquer avec les auteurs pour aider à développer Claire Underwood. Ce que j’ai fait…” Au point de proposer le grand twist de la dernière saison, après le départ forcé de son partenaire Kevin Spacey, écarté en raison d’accusations d’agressions sexuelles…
C’est aussi dans les coulisses de cette série iconique que la comédienne a appris les bases de son futur métier de réalisatrice et de productrice. “Cela m’a ouvert de nombreuses opportunités parce que cela s’est déroulé tout au long des six années de tournage. Le directeur de la photographie m’a encouragée en me demandant pourquoi je n’essaierais pas de diriger l’un des épisodes… J’avais beaucoup appris à ses côtés durant les trois premières saisons où je posais chaque jour 8 millions de questions. C’était un homme talentueux qui avait travaillé aux côtés de Michael Mann et d’Oliver Stone, notamment. Il m’a dit : ‘je vais vous montrer, je vais vous apprendre pourquoi et comment nous tournons telle ou telle scène.’ Et il l’a fait. Cela a été pour moi une véritable école de cinéma. Donc, je n’ai ressenti aucune pression au moment de me lancer. J’ai vraiment été encouragée à le faire.”
Son prochain projet devrait lui permettre de révéler ses autres talents. Intitulé The Girlfriend, ce thriller psychologique est attendu sur Prime Video plus tard cette année. Robin Wright, à la fois productrice et réalisatrice, y apparaît aux côtés d’Olivia Cooke (House of the dragon), Laurie Davidson (Mary and George) et Waleed Zuaiter (Gangs of London).
Ses rôles de réalisatrice et productrice
“L’idée m’est venue il y a environ quatre années, elle est basée sur le roman du même nom écrit par Michelle Frances. Imaginary production m’a demandé si je voulais participer à la série et j’ai dit que je ne le ferais que si je pouvais en réaliser une partie et en développer le look, le style. Cela signifiait que je devais en réaliser le pilote (le premier épisode, NdlR). Et puis, nous avons présenté l’idée à la productrice Rola Bauer et à Amazon ; ils l’ont adorée. Ils n’avaient rien de tel sur leur plateforme. Nous avons tous collaboré pour créer les six épisodes de cette série et développer la tension entre ces deux femmes qui se battent pour un jeune homme qui joue mon fils dans la série. C’est ainsi qu’est né le projet : l’idée d’une maman qui tente de protéger son fils face à sa petite amie qui semble cacher de sombres desseins. Je me souviens très bien de notre première réunion, nous avons un fils, Rola (Bauer) et moi et nous étions toutes les deux connectées de façon très personnelle à cette histoire. Je suis consciente qu’il est déterminant de se demander, si cela sera le cas pour le public qui verra la série.”
Un court extrait a conclu cette rencontre avec la presse avec l’interdiction de filmer ou enregistrer les quelques minutes projetées. Motus et bouche cousue, donc. La tension, visible sur l’écran, était palpable dans la salle aussi.
Karin Tshidimba, à Monte-Carlo
Les six saisons de la série « House of cards » sont disponibles sur Netflix
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