Plus de dix ans après la fin de Lost, le comédien fait son grand retour à la télévision dans cette mini-série au parfum apocalyptique, présentée en ouverture du 61e Festival de Télévision de Monte-Carlo

Le clin d’oeil n’aura pas échappé aux fans. Cet homme perdu au sommet d’une dune immense, seul sous un soleil écrasant, l’arme au poing, ne pouvait être autre que Matthew Fox dont le physique longiligne et le regard désabusé ont marqué la mémoire des fidèles de Lost.

Deux jours plus tôt, son personnage, Andy Yeats, fêtait pourtant tranquillement l’anniversaire de son fils Sam en famille. Pratiquement aveugle en raison d’une maladie dégénérative héréditaire, le petit garçon est sur le point d’être opéré. Mais le patron d’Andy a envoyé quelqu’un pour venir le chercher en toute urgence et lui confier une mission cruciale.

Spécialisé dans la chimie moléculaire, Andy Yeats travaille pour les géants du pétrole. Or une anomalie a été détectée qui semble mettre en péril la production mondiale.

En quelques heures à peine, la situation se dégrade considérablement : pannes de courant, problèmes de carburant, les infrastructures énergétiques semblent subir une attaque organisée et à grande échelle.

Des cyberattaques ont été confirmées sur les réseaux de transport d’électricité au Royaume-Uni, en France et en Allemagne.
A terme, toutes les ressources essentielles pourraient être touchées. Face à l’urgence et la gravité de la situation, les services secrets britanniques sont sur les dents.

Une dystopie étrangement nourrie par la réalité

Inspirée du roman dystopique éponyme, la mini-série Last Light évoque « la dépendance de notre société au pétrole et ses effets dévastateurs sur notre planète » comme l’ont bien résumé les studios MGM. Elle est destinée au service de streaming de NBC Universal, Peacock et se cherche encore un diffuseur en Europe. Mais avec son casting de premier plan – outre Matthew Fox, on compte Joanne Froggatt (Downton Abbey, Liar) et Tom Wlaschiha (Game of Thrones) – elle va certainement attirer de nombreux regards sur elle.

Présentée en ouverture de la 61 édition du Festival de télévision de Monte-Carlo, elle place le curseur au plus près de la réalité d’une planète mise sous pression par le réchauffement climatique et le blocage de la circulation des énergies et ressources naturelles en raison de la persistance des conflits armés à travers le monde.

Ce thriller écologique imagine les prémices d’une crise énergétique massive et globale avec menace de fermeture des frontières (comme pendant la crise sanitaire), chaos généralisé et pénuries aggravées par les conséquences de la crise climatique. Un scénario de fin du monde aussi inquiétant que troublant qui se définit sur fond d’écoterrorisme radical. Cette intrigue résonne forcément avec la situation que l’on connaît aujourd’hui, depuis les débuts de la guerre en Ukraine, pourtant elle a été imaginée dès 2007 par le romancier Alex Scarrow… On pense aussi forcément à Years and years pour le côté chronique d’une catastrophe annoncée.

Déclinée en cinq épisodes, la mini-série opte pour une trame mariant action et espionnage. Si elle se révèle puissante et intrigante dans ses prémices, sa narration pèche parfois par excès de démonstration et quelques rebondissements trop attendus. John Zinman (Friday Night Lights) est le showrunner de la série en collaboration avec Patrick Massett, la réalisation en a été confiée à Dennie Gordon.

Un « western » étrange et à la trame très actuelle

Plus de dix ans après la fin du thriller énigmatique de Damon Lindelof, le comédien fait son grand retour à la télévision dans cette mini-série au parfum apocalyptique.
Après avoir pris du recul « loin de l’industrie du cinéma et de la télévision, pour consacrer du temps à mes enfants, mais aussi à des développements très personnels comme la musique et l’écriture », Matthew Fox a eu envie de s’y impliquer à nouveau. « Sur la liste des choses que je souhaitais accomplir, il y avait l’envie de faire un western et cette série est une sorte de western étrange. A plusieurs moments, je me suis d’ailleurs dit que j’aurais dû mieux m’y préparer physiquement, plaisante le comédien. Et puis on m’a proposé de participer à la production exécutive de cette série, ce que je n’avais jamais fait auparavant et de retravailler avec Dennie Gordon avec qui j’avais de très bons souvenirs. Et cela a vraiment été une expérience collaborative enrichissante et gratifiante. » « Nous ne pensions pas que la série entrerait à ce point en résonance avec l’actualité, confesse la réalisatrice Dennie Gordon. Mais cela permettra de remettre le sujet au coeur de toutes les conversations. »

Karin Tshidimba, à Monte-Carlo