Ce mercredi, Netflix propose trois nouveaux épisodes de l’anthologie d’anticipation créée par Charlie Brooker et Annabel Jones. Une saison 5 dans laquelle brille notamment la chanteuse américaine Miley Cyrus. Critique garantie sans spoilers

Karl et Danny ne se sont plus vus depuis leur coloc durant leurs années de fac. Lorsque Karl (Yahya Abdul-Mateen II) offre à Danny (Anthony Mackie) une version remasterisée de leur jeu vidéo préféré Striking Vipers X, les deux amis, bientôt quadra, découvrent un nouveau terrain de jeu particulièrement addictif, en réalité virtuelle. Une expérience immersive qui va profondément transformer leur relation et avoir des conséquences bien réelles sur leur vie quotidienne. Au point que les deux partenaires de combat en deviennent complètement accros ?

Avec cette intrigue peu innovante, Black Mirror** s’offre un démarrage en douceur pour sa saison 5 car les thématiques abordées ne sont pas aussi perturbantes que l’étaient celles traitées dans les premières saisons de la série d’anticipation dont la volonté était, clairement, de filer des frissons aux téléspectateurs.

Les premières intrigues de la série, lancée en 2011 sur Channel 4, posaient des questions quasi existentielles sur la place et l’impact de la technologie dans nos vies, anticipant avec délectation certaines de nos angoisses. Mais depuis la saison 4, Black Mirror semble être entré dans une sorte de “routine” ne provoquant plus qu’un malaise passager. C’est le cas de ce premier épisode d’une heure, bien mené mais loin d’être viscéral.

L’épisode suivant, Smithereens, est ancré au coeur de la capitale britannique en 2018. On y découvre Chris (Andrew Scott, bluffant), un jeune homme visiblement perturbé, adepte de la méditation guidée qui semble obnubilé par l’entreprise Smithereens, leader en matière de réseaux sociaux. Conducteur de VTC, il décide un jour de prendre en otage Jayden (Damson Idris), un tout jeune employé de la compagnie américaine afin de faire pression sur la direction et pouvoir parler à Billy Bauer, son grand patron. Une sorte de gourou numérique au profil calqué sur celui de Marc Zuckerberg.

La réalisation de James Hawes insuffle rythme et tensions à cette intrigue si proche de notre réalité qu’on la croirait inspirée d’un fait divers. Une prise d’otages qui en dit long sur notre relation aux écrans, aux notifications et à ses parcelles de vie privée qu’une bonne moitié de l’humanité laisse filer sur la toile sans aucun contrôle.

Le troisième et dernier épisode, Rachel, Jack and Ashley too devrait ravir les fans de la chanteuse Miley Cyrus qui se glisse dans un costume sur mesure : celui de la pop star, Ashley O, adulée par des millions d’anonymes. Parmi ses plus fervents admirateurs, on retrouve Rachel (Angourie Rice), une adolescente timide et solitaire. Lorsqu’elle apprend que son idole a conçu un petit robot à son effigie, Rachel n’a de cesse de se le procurer, au grand dam de sa soeur Jack qui trouve ce gadget aussi dérangeant qu’inquiétant.

L’une et l’autre ne sont qu’au début de leurs surprises: en fréquentant Ashley O, les deux soeurs découvrent que la vie de star est loin d’être un long fleuve tranquille… Un scénario doux-amer qui questionne les mécanismes et dessous de la célébrité et permet à la chanteuse de révéler une autre facette de son talent.

Karin Tshidimba