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La nouvelle saison de Skam France/Belgique arrive, par petites séquences quotidiennes, dès le 19 janvier sur tous les écrans : Auvio, Youtube, Instagram et La Deux. Les téléphones des ados sont en mode « alerte »

Le compte à rebours est lancé. Le 19 janvier, la nouvelle saison de Skam France/Belgique fera son retour sur tous les écrans. Elle suivra principalement l’histoire d’amour passionnelle entre Lucas (Axel Auriant) et un nouvel arrivé au lycée, Eliott, incarné par Maxence Danet-Fauvet, jeune comédien et mannequin.

Pour les avoir côtoyés sur le tournage, on peut attester de l’alchimie que les deux acteurs ont réussi à créer entre eux et avec leur personnage respectif. De quoi relever le pari osé de ce troisième opus. La saison 3 est en effet celle qui a le plus fait parler d’elle en Norvège (la nation d’origine de la série Skam) en raison des sujets traités : homosexualité, coming out mais aussi sensibilisation aux maladies mentales puisqu’Eliott est atteint de troubles bipolaires. Le défi n’a pas fait reculer la production française même si la quête fut longue pour trouver le parfait interprète de cette histoire importante et délicate (le nouveau duo se trouve au centre de la photo du haut).

Tournage en décors naturels

Les saisons 3 et 4 seront diffusées comme elles ont été tournées, du 3 octobre au 22 novembre dernier : dans la foulée l’une de l’autre. La saison 4 se concentrera sur le personnage d’Imane (campé par la formidable comédienne Assa Sylla, à gauche sur la photo) et les problèmes qu’elle rencontre face à une islamophobie toujours rampante.
De son côté, Daphné (la Belge Lula Cotton Frapier, pull rose sur la photo) semble avoir trouvé le garçon de ses rêves et va mobiliser le crew – Emma (Philippine Stindel), Manon (Marilyn Lima), Alexia (Coline Preher) et Imane – pour l’épauler dans son nouveau projet.

Outre les comédiens fraîchement arrivés, qui ajoutent un nombre imposant de nouveaux visages sur le plateau, le fait de choisir davantage de décors naturels a rendu le tournage encore plus sportif. Car les délais n’ont pas été réellement allongés : « Deux mois pour mettre en boîte 22 épisodes de 20 minutes, c’était un vrai challenge pour l’équipe désireuse de maintenir la qualité des images » précise Benoît Auriol, le directeur de production.

Avec plus de 9 millions de vues cumulées sur les plateformes de l’Hexagone (Youtube, Facebook et France tv slash) en 2018 (115 000 visions sur la page Facebook belge et 111 726 visions sur Auvio), Skam France/Belgique est un vrai succès. De nombreux ados sont accros à cette série, qui permet aussi de suivre ses personnages en temps réel sur les réseaux sociaux via leurs comptes Instagram.

Succès et réseaux sociaux

Chaque séquence y apparaît de façon inopinée (matin, midi, après-midi, soirée) en fonction des activités que les jeunes de la bande mènent. Une impression de « suivi en temps réel » qui a séduit les ados, heureux de découvrir des personnages partageant leurs délires et leurs préoccupations. Tandis que l’épisode entier (reprenant toutes les séquences, en fin de semaine) est diffusé en ligne et en télévision.

La série aborde de façon directe, mais avec humour, d’importantes questions sociétales comme le harcèlement scolaire, le slut shaming (le harcèlement sur les réseaux de filles jugées trop séductrices, trop « libres »), l’identité sexuelle ou le port du voile, question toujours très délicate en France.

Enquête et scénarios originaux

Avant de développer la série, la télévision norvégienne (NRK) a mené une vaste enquête auprès de la jeunesse afin de connaître ses attentes précises. Avant de valider la vente de la série sur un nouveau territoire, la NRK est très attentive à cette phase d’introspection. L’enquête et la fidélité aux scénarios des premières saisons font partie intégrante de la feuille de route pour toute adaptation. Une demande à laquelle David Hourrègue, réalisateur de Skam France, s’est plié sans broncher, conscient de la portée et de la justesse du travail de la créatrice originelle, Julie Andem, depuis 2015.

« J’ai moi-même 5 sœurs et une fille, ce casting très majoritairement féminin fait donc écho à ma propre expérience, confie le rélisateur David Hourrègue. En suivant le parcours de ces cinq jeunes filles, ma volonté était qu’elles soient plus combatives, qu’elles aient plus de répondant que dans la version norvégienne pour mieux s’adapter à la réalité franco-belge. »

A lire, la semaine, prochaine, l’interview du nouveau duo Lucas- Eliott.

Karin Tshidimba, à Paris
photos: © Thibault Grabherr