Comment se remet-on au travail pour façonner une saison 2 après un succès aussi inattendu que fulgurant ? La question n’est pas rhétorique et a, d’une façon ou d’une autre, hanté les scénaristes de la série belge La Trêve qui pensaient ne faire qu’une saison de leur polar ardennais avant de retourner à leurs premières amours: cinéma et BD. Stéphane Bergmans, Benjamin d’Aoust et Matthieu Donck en parlent. Avec petit bonus vidéo à la clé…
Présentée dans plus de 100 territoires et diffusée à travers le monde via Netflix, primée dans de nombreux festivals, La Trêve, première série de la nouvelle vague belge a placé très haut la barre des espoirs et des attentes. De quoi aborder la deuxième saison avec encore plus de pression. C’est du moins l’impression ressentie lors de notre visite sur le tournage de la saison 2 en juillet 2017 et celle – à peine atténuée – constatée lors du lancement de la nouvelle saison, à la rentrée, lors du Festival international du Film francophone (Fiff) à Namur.
« Cela a été aussi passionnant de trouver l’histoire à raconter que d’inventer la façon de travailler sur une saison 2 puisqu’on n’avait jamais fait de série et donc a fortiori jamais de saison 2 », précise Matthieu Donck, cocréateur de la série. Même si le foisonnement d’histoires et les liens à tisser avec une suite font partie depuis longtemps de la mécanique utilisée par le duo Donck-d’Aoust dans la création de bandes dessinées ou par le tandem Bergmans-Donck dans leurs aventures sur grand écran.
Le public belge et la légende du loup blanc
« Pour être précis, c’est une nouvelle histoire avec des personnages qui vont revenir. On voulait établir des ponts avec tous ces personnages auxquels on s’est attaché en saison 1. Dès le départ, on avait une autre histoire en tête. Le tournage a nourri des envies de suite. Pas mal d’idées que nous avons exploitées dans cette nouvelle saison ont été glanées lors de la saison 1. »
« On avait trouvé un équilibre de fonctionnement à trois. Une fois que tout le monde se sent à sa place et qu’il n’y a plus de frustration et qu’on prend tous du plaisir à travailler ensemble, on s’est dit que ce serait dommage de s’arrêter », intervient Benjamin d’Aoust. La suite leur a donné raison : les différends budgétaires avec la RTBF et la Fédération Wallonie-Bruxelles se sont aplanis « même si tout n’est pas résolu et que les budgets restent très serrés ».
« Au début du tournage, on a réalisé que c’était comme si on s’était quitté la veille. Les automatismes sont revenus tout de suite: tout roulait puisque la majorité de l’équipe était la même. Ce qui est la preuve que l’ambiance en saison 1 a été bonne » souligne Benjamin d’Aoust.
Face à ce succès inattendu, le trio continue à jouer profil bas. « On est tombé au bon endroit au bon moment », insistent-ils en chœur. « Depuis nos études à l’IAD, on nous parle du public belge comme si c’était quelque chose qui existait mais qu’on n’avait jamais vu. Et puis là, boum, il est sorti de sa tanière comme le loup blanc, ça fait tout drôle de se dire qu’on l’a enfin rencontré. Ce qui nous fait plaisir, ici, c’est que les gens reconnaissent Yoann (Blanc, NdlR), en rue et que ce ne soit pas seulement les magazines pointus qui s’intéressent à notre travail. On m’a parlé de La Trêve chez mon boucher, à la crèche de mes enfants… Ça ne m’était jamais arrivé avant » précise Matthieu Donck, auteur d’un long métrage pourtant remarqué par la critique, Torpedo. Dans la vidéo ci-dessus, il livre, en bonus, sa réaction et quelques anecdotes concernant le succès international de la série…
Karin Tshidimba
nb: Disponible dès ce vendredi à 20h sur Auvio, les deux premiers épisodes de la saison 2 seront diffusés dimanche à 20h50 sur La Une RTBF et projetés à la même heure au cinéma Aventure à Bruxelles, en présence de l’équipe. Comme ce fut le cas pour la saison 1.
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