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Journée en rouge et noir, ce lundi, au Festival de télévision de Monte-Carlo qui recevait les deux scénaristes de la série espagnole phénomène La Casa de Papel et l’acteur Pedro Alonso, interprète du redoutable Berlin (photo).

Face à l’engouement important des fans français et monégasques – avec 17 millions de visionnages, la Casa de papel est la série la plus regardée sur les plateformes dans l’Hexagone -, le Festival avait d’ailleurs organisé une séance spéciale « Behind the scenes » afin de permettre au public de poser ses propres questions et de rencontrer l’équipe qui a donné vie à cet entêtant univers.
Celui d’un groupe de huit spécialistes tentant « le » casse du siècle en s’introduisant directement dans la Fabrique de la Monnaie espagnole.

Le suspense, concernant l’intrigue de cette nouvelle saison produite par Netflix et celui concernant les personnages présents dans le troisième opus, reste intense même si scénaristes et acteur ont révélé quelques indices ce lundi lors de leur passage à Monte-Carlo…

mise à jour (19/06): La Casa de papel vient d’être couronnée meilleure série dramatique lors de la clôture du 58e Festival de télévision de Monte-Carlo.

« On ne s’attendait vraiment pas à ce succès international »

L’histoire de La Casa de papel est celle d’un succès doublement surprenant puisque la série a été produite, au départ, avec très peu de moyens par la chaîne espagnole Antena 3.
« Le budget moyen par épisode oscillait entre 565 000 et 590 000 euros », a confié le scénariste Alex Pina, qui reconnaît avoir eu pas mal de crainte lorsqu’il a constaté que les audiences baissaient en Espagne au cours de la première saison.

casa de papel Berlin.jpg« Puis nous avons reçu un coup de fil de Netflix, en février, qui avait acheté la série et nous a dit qu’elle avait beaucoup de succès, notamment en France. On ne s’y attendait vraiment pas. On a vécu cet engouement mondial avec beaucoup d’humilité et de sens de l’humour. On en profite. C’est un sentiment extraordinaire de découvrir que tu es en phase avec le public et que ce que tu aimes et écris, lui plaît » confie le scénariste Alex Pina.

C’est d’ailleurs à la demande expresse de Netflix qu’Alex Pina et Esther Martinez Lobato se sont mis à réfléchir à une 3e saison. « On s’est demandé si on avait vraiment une bonne idée pour cette saison 3. Au bout de deux mois, on les a rappelé et on leur a dit : voilà l’idée que nous venons d’avoir. Ils nous ont dit : c’est merveilleux » et le marathon a débuté. « Mais cela reste compliqué car les attentes sont très élevées après ces deux saisons donc il y a un risque de décevoir le public. On ressent la pression des millions de personnes qui ont suivi la série à travers le monde. »

« On fait donc très attention et on réfléchit à créer de nouveaux univers. Pour les deux premières saisons, on savait qu’il y aurait une fin déterminée et on a tout misé sur cela. Mais à la fin de la deuxième saison, les personnages ont forcément tous changé et il faut en tenir compte pour la suite. Donc ce n’est pas évident de retrouver des enjeux à la hauteur de la tension des premières saisons » reconnaît Esther Martinez Lobato.

« C’est le côté humain qui a plu et qu’on va mettre en avant dans la saison 3 »

Casa de papel saison 3.jpgDésireux de préserver le mystère qui entoure la saison 3, attendue en juin 2019, scénaristes et acteur ont louvoyé habilement entre les questions qui leur étaient posées mais ont fini par lâcher quelques informations… Outre le casting qui apparaît dans la photo ci-contre.

« Nous sommes en plein coeur de l’écriture de la saison 3. Ça n’a pas été simple de se lancer avec la pression très forte du public qu’on ne veut pas décevoir. On voulait être sûr de ce que l’on faisait. On a réussi à faire un pilote, très réussi je pense. On va commencer à tourner en automne et vers le mois de mai ou juin 2019, on sera prêt à diffuser. »

La saison 3 fera la part belle aux flash-backs pour différents personnages, y compris celui de Berlin, et elle permettra « de découvrir tout ce qui s’est passé avant l’entrée dans la banque et la prise d’otages. Ce qui a plu, c’est le côté humain des personnages et c’est cette profondeur que l’on va essayer de mettre dans la saison 3. Dans ce 3e chapitre, on va travailler sur la fragmentation temporelle. On peut aller au-delà avec cette déconstruction du temps parce que le pubic est vraiment habitué à la narration des séries » souligne, confiant, Alex Pina.

Karin Tshidimba, à Monte-Carlo