this is us.jpgUne série qui parle de famille (traditionnelle, dysfonctionnelle ou recomposée) et qui provoque un tsunami d’émotions sur le net (plus de cent millions de visionnages sur Youtube), cela peut pousser à la méfiance.
Non pas qu’on soit allergique à la guimauve (un peu tout de même) mais on craint forcément que le résultat ne se révèle écoeurant. Or This is us*** la nouvelle série de NBC est tout le contraire d’une série guimauve. Elle déjoue avec subtilité et finesse les a priori et les pièges lacrymaux de son premier épisode, tout en offrant au public l’un des plus jolis twists – retournements de situation ou coup de théâtre, si vous préférez – de fin d’épisode qui soit. Du mélodrame certes, mais maîtrisé, sincère, drôle et généreux. Un savant mélange, on vous dit.

this is us 2.pngD’un côté, on y suit Randall (Sterling K. Brown, vu dans American Crime Story aka L’affaire OJ Simpson), un homme à qui tout réussit mais qui est hanté par l’image de son père biologique qui l’a abandonné à la naissance.
Il se met donc en tête de le retrouver à la veille de son 36e anniversaire (photo ci-contre).

De l’autre, on découvre Kevin (Justin Hartley), un jeune comédien qui n’en peut plus de servir de « prétexte pectoraux » aux scénarios d’une nullité abyssale de la sitcom dont il est la vedette. Et Kate (Chrissy Metz), une jeune femme obèse qui aimerait avoir le courage de changer de vie.
Le premier épisode navigue entre ces trois-là et un jeune couple (Mandy Moore et Milo Ventimiglia) dont la femme, très enceinte, est sur le point d’accoucher (photo du haut). Fait piquant, ces quatre-là (Randall, Kevin, Kate et Jack) partagent le même jour de naissance comme un tas d’autres personnes à travers le globe. Mais peut-être n’est-ce pas leur seul lien… On n’en dira pas plus pour ne pas gâcher la surprise que vous réserve la suite tissée entre deux époques, mais ce voyage entre parents et enfants ne manque ni de sel, ni de piment.

Des adultes dans la tourmente

Pourquoi parler de cette nouveauté ? Parce que c’est à la fois le meilleur lancement de l’automne aux Etats-Unis * et la première nouvelle série qui, au-delà des 12 épisodes traditionnels de lancement, s’est déjà vu accorder le blanc-seing pou une saison complète. Un événement salué comme il se doit par ses fans de plus en plus nombreux.

 

En parvenant à « prendre le citron le plus acide que la vie ait à offrir et à le transformer en limonade » savoureuse, Dan Fogelman réussit parfaitement son pari, parlant de sujets graves comme l’adoption, la maladie, l’obésité ou la diversité sans s’apesantir et sans faire la leçon à qui que ce soit.
This is us est exactement ce dont vous pourriez avoir besoin pour franchir le cap de l’automne. Chaque personnage parvient à imposer sa partition personnelle et à créer un lien d’empathie avec le public qui ne demande qu’à s’étoffer au fil des seize scénarios encore à venir outre-Atlantique (les deux premiers viennent d’être diffusés).
Une série belle, subtile et qui vous fait du bien, cela ne se refuse pas.

KT

* Créditée de 10 millions de curieux, le premier soir, la série est ensuite montée à 13,53 millions de téléspectateurs en différé (J+3), soit le meilleur résultat de début de saison de cette année.