On la croyait dépassée, morte et enterrée mais elle renaît pour raviver les feux de l’été… indien. Même s’ils charrient un parfum de saga estivale, on ne devrait pas découvrir avant la rentrée, les premiers épisodes de La vengeance aux yeux clairs, la nouvelle saga de TF1.
Coproduite par la RTBF, elle est notamment portée par un Bernard Yerlès qui rompt avec son image d’homme affable, séducteur et bon copain, telle qu’elle se reflète dans la série Mes amis, mes amours, mes emmerdes à laquelle TF1 vient de mettre un terme. Il n’y aura donc pas de 5e saison.
En revanche, en cas de succès de la saga, l’acteur pourrait cultiver sa nouvelle image de patriarche sur plusieurs saisons. Explications.
« Etienne Chevalier est un mafieux qui a des valeurs. Il fait des choses extrêmement répréhensibles comme commanditer des meurtres et en même temps, il a le sentiment d’avoir les mains propres et de défendre des valeurs de solidarité familiale, de fidélité au clan, de droiture, de respect des règles qu’il s’est imposées. C’est un personnage ambigu donc très intéressant à jouer. »
Le comédien belge avoue avoir pris un vrai plaisir à « jouer ce côté sombre et violent avec une dimension très shakespearienne dans le traitement de cette famille à la Scorsese. »
Pour y entrer, Bernard Yerlès a passé des essais car le producteur voulait être sûr qu’il pouvait jouer un méchant. Et faire ressortir ces choses violentes et dangereuses déjà jouées au théâtre mais jusqu’ici peu exploitées en télévision.
« C’est pas mal d’élargir le champ des possibles et d’étonner les gens, avec ce patriarche, ce personnage plus ancré. C’est l’aspect clanique qui m’a séduit : le fils qui tente de prendre le pouvoir, le père qui tente de gérer les trahisons et les suspicions. Il y a la fascination qu’il éprouve vis-à-vis d’Olivia, les relations tendues avec ses fils. Cela a donné des scènes très intenses à jouer : avec de l’amour, de la violence, des blessures profondes. »
Face à lui, Laetitia Milot (Plus belle la vie, On se retrouvera) joue Olivia Alessandri une jeune femme revenue dans la région sous une nouvelle identité, déterminée à venger sa mère et son frère morts dans un accident de voiture provoqué par le clan Chevalier. Il flotte un parfum de Revenge et de Monte-Cristo sur cette série qui s’annonce pleine de rebondissements…
Tournée durant 4 mois en deux sessions, de novembre à février dans la région de Nice, la série avance un casting élargi : Claire Borotra, Benoît Michel, Aurélien Wiick, Lannick Gautry, Sophie Duez.
Fruit de JLA productions, cette saga en huit épisodes a été écrite par Franck Ollivier (Zodiak, Jo, Paris enquêtes criminelles) et réalisée par David Morley (No Limit).
Comédies et cinéma
Bernard Yerlès n’abandonne pas pour autant la comédie puisqu’il a tourné « Le pacte sacré », une comédie avec Romane Bohringer pour France 3 et la RTBF.
Il a également franchi un nouveau cap en réalisant un court métrage «Le chevalier blanc» qui a été sélectionné par le Brussels Film Festival et sera visible le 23 juin prochain.
Ce n’est qu’une étape: le comédien développe un projet de long métrage cinéma baptisé (provisoirement) «Que reste-t-il de nos amours ?»
« L’écriture est terminée, il faut maintenant que je prenne mon bâton de pèlerin avec mon scénario sous le bras pour tenter de trouver un financement, une aide à l’écriture. Il faudra sûrement le réécrire plusieurs fois. C’est une aventure à long terme qui commence et qui ne m’empêchera pas de continuer à faire mon métier d’acteur. »
Le challenge, en tout cas, n’effraie pas celui qui a fait plusieurs fois de la mise en scène au théâtre.
« La différence c’est qu’au théâtre, on porte le texte d’un autre, tandis que le cinéma vient de soi, c’est un mélange d’intimité et de fiction. Je voulais donc être prêt à parler un peu plus de moi. »
L’envol des séries belges
On se souvient de Bernard Yerlès au casting d’A tort ou à Raison, bonne série judiciaire belge coproduite par la RTBF et France 3. On lui a donc demandé ce qu’il pensait de La Trêve et d’Ennemi Public. Le comédien serait-il prêt à retenter l’expérience ? Il sourit…
« Cela fait qqs années qu’on sent qu’on évolue vers autre chose : une fiction européenne qui prend de plus en plus de risques et est récompensée par l’assiduité du public. Il y a une certaine mise à niveau qui se fait. A tort ou à raison n’avait peut-être pas encore la même audace. Mais on sait qu’on a les talents, les acteurs, les scénariste, les réalisateurs pour le faire aujourd’hui. »
« C’est donc un espoir pour toute la profession même si cela reste un peu rude pour le moment en termes de moyens. J’espère que le public continuera à être au rendez-vous, je serais ravi de faire partie d’une de ces séries car je continue toujours à travailler à Bruxelles. Mon ami Alain Brunard prépare une série : c’est excitant, mais il m’a confié que ce n’était vraiment pas évident. C’est un métier d’artisanat donc il faut accepter les challenges, mais il faudrait tout de même que les conditions s’améliorent… pour qu’on n’y perde pas sa culotte. »
Karin Tshidimba, à Monte Carlo
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