transparent 5.jpgLa série Transparent a rendu « visible » la cause des personnes transgenres, mais d’autres ont partagé son combat. Exploration d’un « nouveau mode » en 4 actes. Suivez le guide…

A l’heure de la retraite, ce n’est pas seulement son costume de professeur fatigué que Morton (Jeffrey Tambor) a décidé de laisser tomber, mais aussi toutes ces conventions et ces interdits qui l’ont obligé à s’affirmer comme homme toute sa vie. Cette fois, c’est fini. Il est bien résolu à laisser parler sa véritable personnalité : il sera désormais Maura aux yeux de toute sa famille (photo).

Cette transformation radicale et déstabilisante est celle qu’observe avec beaucoup de tact, de pudeur et d’empathie Jill Soloway dans sa série en partie autobiographique : Transparent***. Transparent comme ce que semblait être Morton aux yeux du reste du monde et comme trans-parent (un parent « trans »), ce qu’il va devenir, en passant du statut de père de ses trois enfants à… comment doivent-ils dire, d’ailleurs ? Une question posée dès ce mercredi à 20h30 sur Be TV.

La phase d’acceptation s’annonce en effet longue et difficile tant pour la fille aînée de Mort, tentée par une aventure extraconjugale, que pour son fils toujours en phase de conquête ou pour sa « petite dernière«  qui ne semble pas savoir quoi faire de sa vie ou de son corps.

transparent 6.jpgSur cette trame à la fois ténue et considérable, Jill Soloway tisse une série en 10 épisodes pleine de questionnements et de profondeur. Car Morton ne se contente pas de se travestir; ce qu’il veut, c’est que sa nature profonde soit reconnue comme étant celle d’une femme. Partant de ce constat, la scénariste compose une chronique très personnelle qui bouleverse les représentations traditionnelles du cercle familial. Un phénomène nettement moins isolé que certains veulent bien le croire.

Un long chemin vers son identité

S’ils ne courent pas les scripts, les personnages transgenres sont en effet bien plus visibles aujourd’hui qu’il y a quelques années. Dépassant l’une ou l’autre apparition dans des séries comme The L Word sur la communauté lesbienne de Los Angeles, ou la série musicale Glee – prompte à observer les questionnements adolescents -, la question transgenre s’affirme sur le devant de la scène. Reflet d’une époque où l’introspection et la complexité des sentiments sont devenus la norme dans les séries où l’on a assisté à la fin du règne des héros monolithiques et unidimensionnels.

hit & miss.jpgEn 2012, la série Hit & Miss de Paul Abbott (« Shameless ») avec Chloë Sevigny (« Big Love ») voit un personnage transgenre s’affirmer en tête de série. La comédienne y endosse un rôle d’une rare complexité : celui d’un tueur à gage, Ryan, en passe de devenir une femme. Au même moment, Mia découvre qu’elle a eu un fils, 10 ans auparavant, avec sa compagne de l’époque. Une nouvelle qui va bouleverser son quotidien et son mode de fonctionnement. En six épisodes, cette mini-série diffusée sur la chaîne Sky Atlantic interrogeait le désir d’être en accord avec soi, la difficulté d’être accepté(e) par les autres et de s’assumer en tant que parent. Autant de questions partagées avec la série « Transparent ».

Amazon dans la cour des grands

orange laverne.jpgAvec Orange is the new black, une nouvelle étape a été franchie puisque le rôle de Sophia Burset est porté par une icône de la lutte transgenre, l’Américaine Laverne Cox. Interrogée en Une du magazine « Time », elle n’élude ni les brimades, ni les injures, ni les désillusions qui ont pavé son parcours hors normes. Epreuves auxquelles fait d’ailleurs écho la série.

Avec ce sujet délicat, Amazon s’est offert une entrée remarquée dans la galaxie des séries. A raison et à juste titre, puisque Transparent lui a permis de récolter deux Golden Globes en janvier dernier. Be TV propose de découvrir l’histoire de cette famille en pleine crise d’identité dès ce mercredi soir.

KT