Tony Hughes (James Nesbitt) et Emily (Frances O’Connnor) sont en vacances en France lorsque leur fils de 5 ans, Oliver, disparaît brutalement. Un drame d’autant plus cruel et angoissant qu’ils ne connaissent ni la langue, ni les habitudes du pays visité et qu’ils sont déboussolés d’être confrontés à des médias et une police étrangère au moment où ils auraient besoin d’être rassurés.
Cette détresse, Laurence, nouvelle recrue dans la police locale, la perçoit bien; elle s’efforce donc de leur expliquer les procédures en cours et de leur servir d’interprète. Un rôle porté par la belge Emilie Dequenne dans la série The Missing** dont le tournage s’est déroulé à 95% dans le plat pays (techniciens et seconds rôles compris) même si les paysages traversés ont été «francisés» pour les besoins de l’intrigue.
Dans le rôle de Tony, père dévasté par l’enlèvement de son fils, on retrouve le formidable acteur d’origine irlandaise James Nesbitt (photo), connu pour ses prestations tant sur le petit (Jekyll, Monroe) que sur le grand écran (The Hobbit). Aux côtés de Tcheky Karyo et Frances O’Connor, il livre une prestation intense au fil des 8 épisodes commandés par BBC1. Le récit démarre ce mardi à 22h.
Obsédé par la disparition de son fils unique et incapable d’accepter la possible mort de l’enfant, Tony continue à exploiter chaque piste possible jusqu’à la déraison, huit ans après les faits. Un comportement qui a déjà eu des conséquences funestes sur son mariage avec Emily (Frances O’Connor) et qui menace désormais de détruire sa vie.
Ce rôle difficile James Nesbitt en rêvait, cherchant à se dépasser et à se confronter à des émotions intenses. Il s’y est donc plongé avec un mélange d’anxiété et de fébrilité, comme il l’a expliqué lors de l’avant-première organisée dans le cadre du Mipcom à Cannes.
«Durant ce tournage, j’ai été séparé de ma famille pour une longue période même si je pouvais tout de même rentrer les voir certains week-ends. J’étais aussi immergé dans un pays où je ne pouvais pas utiliser ma propre langue, j’étais donc dans une sorte d’insécurité et de flottement qui m’a permis de me connecter avec mon personnage. Car il y avait des similarités entre les deux situations. J’étais à la recherche d’un rôle qui pouvait me ramener à ces personnages très forts et psychologiquement prenants que j’ai pu rencontrer auparavant. Arrivé à la deuxième page du scénario des frères Williams, j’ai su que c’était le cas et j’ai tout de suite accepté de me lancer dans ce tournage.»
L’aventure The Missing était aussi l’occasion de travailler en profondeur avec Tom Shankland, «un formidable réalisateur qui a dirigé tous les huit épisodes. Comme s’il s’était agi d’une longue pièce en plusieurs actes.» Dans les faits, le tournage s’est déroulé à deux périodes différentes mais dans une certaine continuité: une partie en hiver et une autre, ensuite, en été, chaque période correspondant à un temps de l’histoire. Le présent (avec la réouverture de l’enquête et l’espoir qui renaît) en hiver, et l’été pour le passé (la douleur de l’enlèvement et le début de la quête).
«C’est vrai que ce père est rongé par la culpabilité et ne cesse de penser: si nous n’étions pas allés à la piscine, si je ne m’étais pas arrêté pour lui acheter à boire, si je ne lui avais pas lâché la main. Mais en même temps, il cherche à comprendre et il ne perd jamais l’espoir. Ce qui est finalement quelque de chose de très humain et de commun à beaucoup de monde: même dans les périodes les plus sombres, l’espoir demeure» explique James Nesbitt.
Parlant de la disparition d’un enfant, l’espoir est forcément ténu et fait écho à des affaires récentes qui ont défrayé la chronique en Grande-Bretagne: l’affaire Maddie McCann et la série Broadchurch, également saluée en France et aux Etats-Unis.
Sans préjuger du succès de The Missing, on note cependant que de nombreux pays – Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, Finlande, France, Irlande, Islande, Norvège et Suède – ont déjà choisi de suivre l’enquête menée par les inspecteurs Tcheky Karyo et Saïd Taghmaoui. La BBC entame l’enquête ce mardi à 22h (21h GMT). Elle sera diffusée en novembre sur Starz, aux Etats-Unis, et aussi sur Een, TF1 et la RTBF, partenaires financiers du projet, en 2015.
A noter que la musique du générique est signée par le groupe belge Amatorski. Une raison supplémentaire de vouloir découvrir ce projet bilingue et international au profond ancrage belge (cf. note précédente).
KT, à Cannes
nb: L’interview de Tcheky Karyo se trouve ici
mise à jour (17.12): Mardi soir, 6,6 millions de fidèles ont suivi le 8e et dernier épisode de The Missing diffusé sur la BBC. Un véritable succès pour cette série tournée en Belgique qui a déjà été renouvelée pour une saison 2. Nommé aux Golden Globes, le thriller est attendu en 2015 sur TF1.
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