black sails 1.jpgVous connaissez Game of thrones et vous avez entendu parler de Vikings ?
La nouvelle vague des séries sur les pirates se place au croisement entre ces deux mondes.
Du voyage, de l’exotisme et de la baston, mais un peu moins de sauvageons: voilà rapidement résumé le nouveau filon exploité par les chaînes américaines.

Ni Black Sails (Starz) ni Crossbones (NBC) n’imposent d’emblée la même cruauté que leur modèle damné mais leurs intrigues nagent toutes les deux dans les eaux troubles et terriblement poissonneuses mêlant complots, trahisons et prise de pouvoir. Les chaînes le savent désormais, c’est le modèle à suivre depuis Rome, Les Tudor et Borgia: une pincée d’Histoire (que les personnages soient supposés ou réels) et des tonnes de soufre.

Sur la carte de la violence et de l’abject se placent en tête de gondole Rome, Spartacus et, bien sûr, Game of Thrones qui entretient d’ailleurs avec passion sa sulfureuse réputation à grand renfort de scènes de viols, d’humiliation et d’incestes en tous genres. Sur ce terrain, difficile de faire plus tapageur. Le but ultime étant d’entretenir le buzz et les tweets – qu’importe ce que les gens disent pourvu qu’ils parlent – Game of Thrones ne recule devant aucun sacrifice.

A la frontière de ces genres résolument guerriers, demeure le royaume de la mer relativement inexploité jusqu’ici. C’est donc là que Starz et Showtime ont décidé de faire le grand plongeon.

D’un côté, on découvre le fameux capitaine Flint, en très mauvaise posture, lancé dans une épineuse chasse au trésor. Face à lui, tout un équipage lassé pas les voyages sans fin et les maigres butins et, aussi, John Silver qui s’est fait passer pour un cuisinier mais qui possède la page manquante du carnet de bord que Flint convoitait pour le mener aux ducats d’or.
Produite par Michael Bay, la série s’ouvre sur une bagarre en haute mer mais rejoindra bien vite la terre ferme pour des raisons éminemment… budgétaires.

De l’autre côté, on rencontre Barbe Noire, ennemi juré de la Couronne britannique, qui règne sur l’île de New Providence en véritable Commodore. crossbones 1.jpgIl rêve de s’emparer d’une invention unique et précieuse, sorte de chronomètre géant permettant aux marins de déterminer leur position exacte en n’importe quel point du globe. Un forfait que Tom Lowe (Richard Coyle), déguisé en chirurgien, est chargé de l’empêcher de commettre pas tous les moyens. Et s’il pouvait d’ailleurs débarrasser les mers du globe de cette vermine, ce serait encore mieux. Cette double entreprise s’annonce cependant très compliquée car l’homme est coriace, son savoir est grand et sa garde rapprochée, plutôt musclée.

Deux hommes, deux grandes aventures, deux figures aux «références historiques», il n’en faut pas plus pour que s’emballent les imaginations, dessinant territoires inconnus et trésors fabuleux. Comme le prouve le générique très onirique de Black Sails.
Lancée en janvier par Starz, les rôles-titres y sont portés par Toby Stephens (Flint) et Luke Arnold (John Silver). Tous les deux proposent une version haute en couleur du roman de Robert Louis Stevenson, très librement adapté dans cette série en 8 épisodes.

Crossbones, quant à elle, compte visiblement sur le charisme de John Malkovich pour imposer sa vision de Barbe Noire. Dans les faits, l’acteur arbore d’ailleurs un bouc taillé de près et immaculé mais, bien sûr, son regard de braise suffit à convoquer toutes les chimères nécessaires.
Le premier épisode (diffusé le 30 mai) laisse entrevoir une série pleine de rebondissements assez éloignée de l’étude psychologique qui caractérisait la précédente création de Neil Cross (l’épatante série Luther).
Reste à voir ce que nous réserve le personnage plutôt déroutant de Barbe Noire, fameux pirate du 18e siècle, célèbre bien au-delà de la Caraïbe. En espérant qu’il ne s’agira pas seulement d’intrigues caricaturales et bavardes.

nb: Black Sails (dont le trailer était déjà dispo ici) sera au menu du prochain Festival de Monte-Carlo qui ouvre ses écrans aux séries de l’Ancien et du Nouveau monde dès ce samedi.
On en reparle donc très bientôt.
KT