Une bonne histoire, une bonne histoire, une bonne histoire.
Les ingrédients d’une fiction réussie, sur le grand ou le petit écran, sont connus depuis la nuit des temps. Mais parfois c’est littéralement la grande Histoire qui se met au service de la série, lui livrant sa cohorte de drames humains et de conflits.
« Mash », « Les têtes brûlées », « Band of Brothers », « Occupation« , « Over There », « Generation kill« , « In Flanders fields« … Les conflits armés ont toujours inspiré le grand et le petit écrans. Batailles de l’Yser, de la Somme, guerre de Corée ou du Vietnam, invasion irakienne,… A chaque génération, ses douleurs et ses combats. Une inspiration qui ne faiblit pas avec le temps comme le prouve « Résistances » de Dan Franck, série en cours de production pour TF1, avec Pauline Burlet et Tom Hudson en têtes d’affiche.
Ou Peaky Blinders (photo) lancée à la rentrée sur BBC2.
Si chaque conflit charrie son quota de héros, on en retrouve des échos non seulement chez les honnêtes gens, mais aussi dans le camp des gangsters. C’est ce que montre Peaky Blinders***, série lancée en septembre par la BBC, qui met en scène un ancien soldat d’origine irlandaise décoré à deux reprises sur les champs de bataille de la Somme. Et redevenu chef de gang à son retour à Birmingham.
En découvrant le personnage de Thomas Shelby, librement adapté du véritable chef de gang des Peaky Blinders – célèbres à cause de leurs casquettes ornées de lames de rasoir -, on ne peut s’empêcher de penser au personnage de Jimmy Darmody (Michael Pitt) qui, dans les deux premières saisons de Boardwalk Empire est, lui aussi, hanté par ses souvenirs des champs de bataille français. Un mal que ne trahit pas son visage de poupon, au contraire de celui de Richard Harrow, véritable «gueule cassée» des tranchées. Deux destins singuliers qui rappellent que ce sont les esprits, bien plus encore que les corps, qui ont souffert des violences de la Première guerre mondiale.
Entre les deux séries, il y a plus d’un point commun: activités de contrebande, guerre larvée entre factions rivales, étroite surveillance policière, vendetta et crime organisé. Seul diffère radicalement le cadre dans lequel ces drames se déroulent: la côte Est des Etats-Unis et ses gracieux pontons où la foule déambule dans le soleil couchant, contre la crasse et la boue des sinistres rues ouvrières de Birmingham l’industrielle.
Si la communauté italienne et l’ombre de la Prohibition donnent tout son sel à Boardwalk Empire, grâce notamment au personnage d’Al Capone, ce sont les migrants irlandais et l’ombre menaçante de l’IRA qui planent sur la série créée par Steven Knight.
Bien sûr, le charisme de Michael Pitt et de Cillian Murphy est pour beaucoup dans le succès de ces deux séries. Mais l’arrière-plan historique leur confère une atmosphère et une aura particulières. Que traduit très bien la bande son de Peaky Blinders en faisant la part belle aux ballades irlandaises et aux chansons de Nick Cave et The White Stripes.
Auréolée de trois prix au récent Festival de Biarritz, “Peaky Blinders” est l’une des belles trouvailles de la rentrée de septembre, attendue bientôt sur Arte.
KT
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