Le timing est presque parfait. Lancée le 25 octobre, une semaine avant la fête d’Halloween, la série Dracula devrait rentrer dans le vif du sujet ce vendredi 1er novembre sur NBC, avec un épisode qu’on imagine forcément plus carnassier.
Après la présentation des personnages – et une scène de bal tout à fait propice à la parade sociale qui consiste à «voir», et renifler ses adversaires, tout en veillant à «être vu» – il sera sans doute temps d’y mordre à pleines dents.
Dracula ne se fera vraisemblablement pas prier, lui que ses pulsions vampiriques démangent en permanence. Dissimulé sous l’identité d’Alexander Grayson, ambitieux industriel américain, il a accosté à Londres pour assouvir une vengeance: détruire ceux qui ont brisé son bonheur en condamnant sa femme au bûcher des années auparavant. Une épouse adorée qu’il semble retrouver sous les traits de la jeune lady Mina Murray.
Alpha et omega des histoires de vampires, le mythe de Dracula, défini en 1897 dans le roman de Bram Stoker, est une nouvelle fois revisité dans une série, mais mâtiné d’une sombre histoire de vengeance qui fait songer à celle d’un autre comte: celui de Monte-Cristo. Malgré ses nombreux héritiers revendiqués (True Blood, Vampire Diaries ou sa nouvelle petite soeur, The originals), Cole Haddon et Daniel Knauf (Carnivale) ont décidé de remonter à la source. Histoire de démontrer que personne ne peut égaler le tempérament de Vlad Tepes, mieux connu sous le patronyme de comte Dracula.
Charismatique, insatiable et carnassier, ce type de personnage est celui dont Jonathan Rhys Meyers semble s’être fait une spécialité. L’ex-monarque insatiable des Tudor retrouve là une atmosphère qu’il connaît bien. Ce qui ne fait qu’accroître les points communs entre les deux oeuvres.
Il flotte en effet sur toute cette histoire, un parfum mêlé de mystère, de passion, de vengeance et d’ambition inassouvies. A cela s’ajoute, pour faire bonne mesure et ne pas dénaturer le mythe, quelques quêtes nocturnes et batailles rangées, le tout saupoudré d’un soupçon d’arts martiaux, histoire de rythmer cet épisode d’exposition et d’ouvrir la voie menant aux 9 suivants.
Sortie des brumes de sa Transylvanie natale et transposée sur le sol de la fière Albion, l’intrigue a jusqu’ici un profil parfaitement british et un peu trop polissé: quelques bancs de brouillard, certes, mais surtout une tradition, une élégance et des codes sociaux propres à la high society. Pas de faute de goût dans l’univers dépeint: costumes somptueux, décors ambitieux et réalisation au diapason. Il faut dire que l’Angleterre victorienne s’y prête bien. En revanche, pour le côté sombre du personnage, on repassera.
En cherchant à venger le meurtre de sa bien-aimée, Grayson veut détruire une société secrète (l’Ordre du Dragon) qui est à l’origine de tous ses déboires. Le pouvoir n’étant jamais éloigné de l’argent et de son cortège de privilèges, c’est sur ces deux plans qu’il entend attaquer ses opposants.
Pactes, rivalités ancestrales, chasseurs de vampires, empires financiers et avancées technologiques: les territoires explorés par ce nouveau thriller peu horrifique sont nombreux et les ambitions disparates. Reste à espérer qu’il saura toutes les satisfaire pleinement. Mais en multipliant les approches, le risque de la dispersion est réel. Quant au personnage du vampire, il gagnerait à bénéficier d’un traitement moins caricatural.
Wait and see, comme ils disent outre-Manche.
KT
Et le trailer? Il était déjà disponible ici.
On a déjà si souvent présenté un Dracula revisité, ne serait ce pas bon de présenter TEPES tel il était: pas très tendre, bien sur, comme à l’époque, mais nullement un vampire!