the spiral.jpgL’enquête démarre lundi à 22 h 55 sur Arte et Een. La Belgique n’est pas la seule en piste. Allemagne, France, Suisse, Danemark, Finlande, Norvège, Pays-Bas et Suède sont également en lice.
Produit transgenres, c’est à la fois une fiction, un jeu sur le Net et une plateforme participative qui débouche sur le réel.

Anvers, Copenhague, Eindhoven, Helsinki, Oslo, Stockholm : six villes du nord de l’Europe, six œuvres d’art majeures, six vols simultanés dans six musées.
 
Ainsi démarre The spiral***, fiction virale qui table sur la mise en place d’une communauté de téléspectateurs-joueurs. Pour la première fois, en effet, l’action ne se déroulera pas seulement sur le petit écran car la localisation des œuvres disparues fait l’objet d’une sorte de jeu de piste sur Internet. Une interaction avec les internautes qui aura un impact décisif dans le dernier épisode…
 
Mais revenons aux prémices. L’idée de ce braquage original a germé dans l’esprit prolixe du mystérieux Arturo, artiste et activiste, en butte avec les dérives consuméristes de la société. Ces frasques artistiques sont bien connues du milieu des arts et d’Europol. Sa spécialité : tags et détournement d’œuvres grandiloquentes, un travail qu’il signe toujours de son sigle d’artiste : une spirale stylisée. Cette “plaisanterie” a déjà coûté 26 millions d’euros aux institutions muséales à travers l’Europe, raison pour laquelle Arturo est surveillé de près par la division Art d’Europol. D’autant plus qu’Arturo s’attaque désormais aux grandes entreprises qui mêlent art et commerce, et au secteur de la publicité.
 
 En réunion, ce matin du 2 septembre 2012 à Bruxelles, l’agent Roos Dubois n’est donc pas peu fier d’annoncer que la division Art a procédé à l’arrestation de Victor Detta, alias Arturo, dans son squat de Copenhague, The Warehouse. Mais la joie de l’agent Dubois est de courte durée. Simultanément, on apprend la disparition de six œuvres majeures dans six musées du nord de l’Europe. Pour l’agent Dubois, aucun doute possible : Arturo et ses complices sont bien derrière ce vol à grande échelle.
 
En fait de vol, les “cambrioleurs” ne réclament aucune rançon et se contentent de lancer une sorte de jeu de pistes virtuel à destination des internautes et des amateurs d’art. Les six chefs-d’œuvre ont en effet été expédiés par la poste vers des destinations secrètes, colis précieux munis de balises GPS… Par cette action baptisée “Art, no money !”, Arturo souhaite “produire quelque chose qui ne peut ni être vendu, ni être acheté, ni faire l’objet de taxation ou de spéculation. Tout le monde peut se mettre à la recherche de ces peintures mais cela demandera de la patience et de la persistance”.
 
Très vite, les six activistes se rendent compte que la police n’est pas seule à leur trousse… et que ce qu’ils pensaient être un manifeste idéal et un projet artistique unique pourrait bien causer leur perte. En effet, deux hommes sont morts et ils pourraient bien être les prochains sur la liste. Commence alors une double course-poursuite en parallèle de la grande traque aux œuvres lancée sur la Toile.
 
Sur le petit écran, activistes, policiers et criminels mystérieux fixent rendez-vous aux téléspectateurs cinq lundis d’affilée à 22 h 45 sur Arte. Mais entre deux épisodes, le jeu de piste se poursuit sur la Toile et, dans la réalité, dans différents coins d’Europe. En outre, certaines des contributions en ligne trouveront place dans la série lors de sa diffusion en télévision jusqu’au 1er octobre.
 
 Influencée par les atmosphères du polar scandinave façon “Millenium” et “The Killing”, “The Spiral” n’est pas “Ocean 11” (film avec George Clooney) non plus, même si la thématique y fait forcément penser. Volontiers didactique dans sa partie télévisée, même si elle n’en oublie pas pour autant de garder le rythme, c’est sur le plan formel et conceptuel que la série innove le plus.
 
Première série crossmedia européenne, elle est diffusée simultanément sur ses sept chaînes coproductrices : Arte (pour l’Allemagne, la France et la Suisse), mais aussi les chaînes publiques belge (Een), danoise, finlandaise, néerlandaise, norvégienne et suédoise. Jolie façon de créer une communauté internationale autour d’un concept culturel sans frontières et, pour Arte, de rappeler ses ambitions internationales. Excellente vitrine aussi pour cette série produite en grande partie en Belgique.
KT
(publié le 28.08.2012)