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Pour sa première série originale, l’auteur de best-sellers Michel Bussi a cherché à mêler l’univers du Prisonnier avec le parfum de La Casa de Papel. A voir sur France 2, à 21h10

C’est un jour comme les autres sur la petite île de Penhic, au large de la Bretagne. Entre bergerie, boulangerie, mairie et classe, chacun vaque à ses occupations. Soudain, un commando d’hommes en armes fait irruption et prend les habitants en otage, les forçant à se rassembler dans l’école transformée en camp retranché. Personne ne sait d’où ils viennent ni quelles sont leurs revendications. En revanche, les hommes aux longs pardessus verts semblent très bien connaître les petites habitudes de chacun des habitants.

Au loin, la navette se dirige vers l’île bien plus tôt que prévu et le bateau accueille à son bord un hôte inattendu, disparu des radars depuis dix ans. A la grande surprise de Chris et de Mado, mais aussi de Kelly ou de Dorian, les passagers vont se retrouver dans le viseur des preneurs d’otages. Sans doute seront-ils les seuls en mesure de venir en aide aux villageois et de déjouer l’opération Océanite Tempête qui vient de se déclencher…

L’univers de Michel Bussi a déjà fait l’objet de quelques adaptations en télévision: Un avion sans elle, Maman a tort, Le Temps est assassin,… Mais c’est la première fois que l’auteur français de best-sellers – il a une vingtaine de romans à son actif – écrit directement pour le petit écran.
En six épisodes, L’île prisonnière marie à la fois le suspense, le mystère et la romance avec ses habitants qui semblent vouloir conserver quelques secrets bien enfouis.

Si Pierre Perrier s’affirme dans le rôle du revenant à la mauvaise réputation (Alex) face à Candice (Margot Bancilhon), convaincante en bergère consciente des enjeux écologiques, Anouk Grinberg apporte de la profondeur à chacune des scènes où elle apparaît, révélant au passage le talent de sa jeune partenaire Jane Cara dans le rôle de Kelly.

La Casa de papel et Le Prisonnier

Sous ces dehors de thriller écologique, L’île prisonnière charrie pourtant les parfums familiers des sagas de l’été avec rebondissements incongrus, jalousies tenaces et sombres rivalités.
Si l’équipe des rescapés fugitifs tient le public en haleine, il n’en va pas de même des activistes preneurs d’otage placés sous le commandement du fameux Alpha, Lannick Gautry. Malgré leur uniforme (vert), leur attirail militaire et leurs noms de code, ils peinent à en imposer autant que l’équipe de La Casa de Papel auxquels ils font forcément penser. Et l’accent est d’ailleurs moins mis sur les preneurs d’otages que sur ceux et celles qui tentent de s’échapper et de sauver l’île.

Le casting des villageois allie plusieurs comédiens de talent – Déborah François, Antoine Duléry, Marie Denarnaud – mais ils n’ont pas tous reçu des partitions qui leur permettent de briller vraiment. De même, si les paysages de l’île offrent un cadre majestueux à l’intrigue, certains dialogues et certaines scènes ne se révèlent pas toujours à la hauteur de l’enjeu. Misant davantage sur le suspense que sur l’approfondissement des profils psychologiques des protagonistes, l’histoire parvient à compenser son manque partiel d’épaisseur par l’attractivité des mystères qui la jalonnent

Michel Bussi cite parmi ses références la série britannique Le Prisonnier avec Patrick McGoohan, mais la question posée ici est bien plus celle de l’activisme écologique que celle de la liberté individuelle…

Karin Tshidimba

mise à jour (14/02): Les deux premiers épisodes de la série ont été suivis par 4,5 millions de curieux plaçant France 2 en tête des audiences pour la soirée de lundi…