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Inventing Anna**, la nouvelle série de Shonda Rhimes explore le fabuleux destin d’une jeune femme qui se rêvait riche et célèbre et qui s’est contentée de faire croire à tout le monde qu’elle l’était déjà, en inventant son personnage de jet-setteuse, Anna Delvey. Un destin à découvirr dès ce vendredi sur Netflix.

Sa chute a été aussi vertigineuse que son ascension. Anna Delvey, prétendue héritière allemande, avait érigé l’escroquerie au rang d’art, empruntant des milliers de dollars sur la seule foi de son joli minois et oubliant de les rendre à qui les lui réclamait. Après des mois de danse au sommet de la jet set new-yorkaise, l’égérie pop s’est retrouvée traînée devant les tribunaux, priée de rembourser les sommes astronomiques entièrement dépensées dans des restaurants gastronomiques, hôtels de luxe et jets privés. Une tromperie bâtie sur les bonnes relations tissées dans le petit monde de l’art, de l’immobilier, de la mode et de la bourse par celle qui se considérait elle-même comme une oeuvre d’art ayant forgé ce fabuleux destin à l’aide de ses seules petites mains…

Un destin féminin singulier

Pour s’attaquer à ce destin «or» du commun, il fallait bien une productrice de l’envergure de Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy, How to get away with murder, Scandal) passée maîtresse dans l’art de décrypter des destins féminins singuliers. Et avec la mystérieuse jeune femme d’origine russe, ayant développé un sens aigu du marketing et affiné ses dons pour les chiffres et les business plans audacieux, il y avait évidemment matière à raconter…

« Cette histoire est entièrement vraie, sauf les parties qui sont totalement inventées », annonce le préambule de la série. Mais le fondement de cette histoire, déjà, est incroyable. Un récit inspiré par la longue enquête de la journaliste Jessica Pressler et l’article paru dans le New Yorker Magazine.
Dans la série, la journaliste, rebaptisée Vivian Kent, est campée par l’actrice Anna Chlumsky (Veep, My Girl). En cinq ans, le fil Instagram d’Anna a vu défiler plus de peoples, de looks et de coiffures que certains en l’espace de toute une vie, de quoi titiller la curiosité de Vivian Kent, bien décidée à percer le mystère Anna Delvey. Et à racheter sa crédibilité journalistique après le fiasco de l’affaire Donovan Lamb.

Une inextinguible soif de reconnaissance

20 novembre 2017, premier coup de tonnerre dans un ciel bleu où tout n’était jusqu’alors que luxe, calme et volupté. Ce jour-là a lieu la mise en examen, par le bureau du procureur de Manhattan, d’Anna Sorokin mieux connue sous le patronyme d’Anna Delvey. La prévenue est inculpée par la cour suprême de New York. Anna est accusée « d’avoir commis des crimes financiers de haute volée en jouant les mondaines afin d’essayer de voler des millions de dollars ». Lorsque débute le récit, l’enquête criminelle au sujet de la prévenue est toujours en cours. Appel est donc lancé par le bureau du procureur afin que toute personne qui « aurait été victime des agissements de l’accusée, appelle la « hot line » » (numéro d’appel spécial) du service de la Fraude financière, précise l’avocate Catherine McCaw lors d’une conférence de presse.

De sa voix condescendante et un brin nasillarde, Anna (Julia Garner, vue dans Ozark) entreprend de raconter sa version des faits afin de rétablir la vérité, convaincue que le grand public est bien trop « borné » pour comprendre un destin tel que le sien. Celui d’une jeune femme bien décidée à devenir riche et célèbre à tout prix. Face à elle, la journaliste Vivian Kent est tout aussi déterminée à séparer la vérité des affabulations.

Un procès sous haute surveillance

En neuf épisodes, l’une des scénaristes les plus en vue des Etats-Unis se penche sur le destin de celle qui a fait trembler l’élite new-yorkaise, contribuant ainsi à modifier le cours de l’Histoire puisqu’en achetant les droits du récit de la jeune femme, la production a permis à Anna Sorokin de financer sa défense devant les tribunaux.
En exposant les échanges de service et « petits arrangements entre amis » habituels dans le cercle fermé de la Jet set, le serpent se mord doublement la queue, rendant la série aussi pop, surprenante et flashy que celle dont elle parle… Une parfaite symbiose entre Inventing Anna** et l’objet de sa quête que n’aurait peut-être même pas osé imaginer Anna Delvey, dans ses rêves les plus fous…

Comme l’explique l’une de ses amies, « à New York tout le monde joue un jeu et tout le monde veut gagner. Tout le monde veut de l’argent, du pouvoir, un statut, de l’amour. » Mais contrairement à d’autres, Anna n’a pas eu peur de reconnaître publiquement que son objectif était bien d’atteindre la célébrité.

Karin Tshidimba

Nb: Seuls les six premiers épisodes de la mini-série seront mis en ligne ce vendredi matin.