L’actualité des sorties en salles et la sélection du dernier festival de Cannes témoignent de l’indéniable engouement pour l’adaptation de romans dans les films et les séries.
Si les écrans prennent de plus en plus de place dans nos vies, l’attrait pour les livres ne faiblit pas. La preuve ? Lors du dernier festival de Cannes, la sélection officielle comptait pas moins de dix-sept films issus du monde de l’édition. La moisson 2025 reflétait d’ailleurs un intérêt croissant pour les écrivains avec six biopics d’auteurs tirés d’œuvres célèbres. Cerise sur le gâteau, il ne faudra pas attendre très longtemps pour les découvrir sur nos écrans puisque La Métaphysique des tubes, adaptée du roman d’Amélie Nothomb, sort ce mercredi et que 13 jours, 13 nuits, lui emboîtera le pas le 2 juillet. Présenté hors compétition, le film, porté par Roschdy Zem, est adapté du roman autobiographique du commandant Mohamed Bida, chargé de l’évacuation de l’ambassade de France à Kaboul en 2021. Un événement également au coeur de la série Kaboul, produite par France Télévisions.

L’attrait pour l’événement Shoot the book, marché cannois dédié à l’adaptation littéraire, l’a encore prouvé cette année : les projets fourmillent, abordant tous les genres et tous les horizons.
Un film sur cinq est adapté d’un livre et, en général, ce type de fiction génère 32 % de parts de marché en plus que pour un film non adapté d’un livre. Ces chiffres, issus des analyses d’un cabinet indépendant spécialisé, ont été révélés sur la Croisette, en mai dernier. De la même façon, 65% des livres adaptés voient leur vente augmenter de manière significative. C’est donc une opération extrêmement bénéfique pour les deux parties. Ce fut, notamment, le cas avec la série Lupin. Derniers exemples en date : Le Comte de Monte-Cristo, L’Amour ouf et La Plus précieuse des marchandises qui ont vu leurs ventes bondir en librairies après les projections.
Aux États-Unis, ces deals entre auteurs et producteurs représentent un tiers de la production annuelle. Cela concerne aussi le secteur des séries. Comme le prouve, notamment, la mini-série Je sais pas, adaptée par France 2 et la RTBF du roman de la Belge Barbara Abel. La Société civile des éditeurs de langue française (la Scelf) a d’ailleurs lancé une plateforme bilingue pour faciliter les rencontres entre les œuvres de l’écrit et celles de l’écran. On y trouve plus de 4000 références littéraires à destination des producteurs.
Karin Tshidimba
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