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Après un film d’anthologie, le créateur revient avec une impressionnante série animée en 3D à découvrir en intégralité ce mercredi 30 avril sur Netflix.

Plus de 20 ans après son succès d’anthologie grâce à sa Mission Cléopâtre, Alain Chabat est de retour dans le village des irréductibles Gaulois pour assister au Combat des chefs, une histoire adaptée du 7e album de la BD créée par Alain Goscinny et Albert Uderzo en 1961. Il s’en inspire au fil de cinq épisodes hauts en couleur, rythmés par les complots, trahisons, bisbrouilles entre amis, conflits d’intérêt et tentations de collaboration avec l’ennemi, tant dans le camp des Gaulois qu’au sein du clan des Romains.

L’histoire débute pourtant sous les meilleurs auspices, en 78 avant J.-C., à une époque où toute la Gaule était libre et vivait en paix. Le premier des cinq épisodes offre même l’occasion d’explorer l’enfance d’Astérix et Obélix et d’assister à l’élaboration de la célèbre potion magique.

Un secret bien gardé au fond du chaudron

Vingt-huit ans plus tard, la situation vire soudain à l’aigre : toute la Gaule est désormais occupée par les Romains, sauf le village des fameux irréductibles. Or César fourbit un plan machiavélique afin d’asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire. Il charge Metadata de défier Abraracourcix et d’organiser le fameux Combat des chefs avec la complicité d’Aplusbégalix, Gaulois entièrement acquis à sa cause. Avec un Panoramix amnésique et sans recours possible à la potion magique, l’avenir des irréductibles semble gravement menacé…

La série animée « Astérix et Obélix: le combat des chefs » réalisée par Alain Chabat arrive sur Netflix ce 30 avril.

Fidèle à son ADN de créateur, Alain Chabat a adapté, avec son complice Benoît Ouillion, le scénario de la BD originelle, en y insérant une foule de références à la pop culture qui n’échapperont pas au public adulte déjà conquis par ses précédents scénarios et réalisations : La Cité de la peur, Didier,… Côté réalisation, Chabat a travaillé en tandem avec Fabrice Joubert dans le cadre du studio TAT de Toulouse. Et le résultat n’a pas manqué de faire craquer les premiers spectateurs.

Il faut dire que le nouveau film était attendu au tournant. La file devant la salle du Nouveau Siècle était d’ailleurs longue, comme un jour sans pain et sans jeux dans la Rome antique, le 23 mars dernier, pour la projection en exclusivité des trois premiers épisodes, dans le cadre du festival Séries Mania à Lille.

Une partie de l’équipe d’Alain Chabat pour son film « Le combat des chefs » était présente à Séries Mania.

Les stars du jour étaient les comédiens prêtant leurs voix aux aventures d’Astérix et Obélix en version animée : Alain Chabat en tête, à la fois auteur, réalisateur et voix d’Astérix, suivi de sa joyeuse bande de Gaulois et de Romains : Gilles Lellouche (Obélix), Anaïs Demoustier (Metadata), Laurent Lafitte (Jules César) et Géraldine Nakache (Bonemine), entre autres.

D’autres interprètes, inscrits au générique, prêtent leurs timbres tout aussi reconnaissables au fil des épisodes. On veut parler de Thierry Lhermitte (Panoramix), Grégory Gadebois (Aplusbégalix) et Jeanne Balibar (Apotika), notamment.

Les alliés de César

Avec leurs bonnes bouilles toutes lisses, Astérix et Obélix ne laissent personne leur voler la vedette, pas même la jeune Metadata qui se démène pourtant dans le camp de César. Entre les délires de Panoramix et la brouille du duo inséparable, le village semble sur le point de basculer sous le joug de Romains toujours aussi assoiffés de conquêtes.

Portée par des personnages ordinaires, loin du casting d’enfer de Mission Cléopâtre, l’histoire tisse patiemment sa toile au fil de nombreuses péripéties, avant de nous enserrer totalement dans les épisodes 4 et 5, de loin les plus originaux et parodiques.

L’animation 3D, très réussie, déploie un feu d’artifice d’effets spéciaux ; l’intrigue cultive le second degré, le sens de la dérision et de l’anachronisme, même si les dialogues sont moins déjantés et absurdes que ne l’étaient ceux du précédent voyage en Gaule organisé par Chabat. Un long métrage littéralement propulsé vers la stratosphère grâce au jeu totalement désinhibé de ses acteurs. Restent aujourd’hui l’humour, l’enthousiasme, les clins d’oeil, les jeux de mots et un ton destiné à séduire le plus grand nombre.

Karin Tshidimba

NB: Alain Chabat sera l’invité d’honneur de la prochaine Quinzaine des Cinéastes à Cannes.