L’acteur et musicien JoeyStarr a arpenté le tapis rouge cannois, dimanche. À l’affiche d’une comédie (Cette musique ne joue pour personne), il est aussi consultant pour le biopic Suprêmes, également attendu en salles et pour la série Le Monde de demain. Il va ensuite reprendre le tournage de la série Le Remplaçant pour TF1 et RTL-TVI. Rencontre, quelques jours avant l’événement, lors du Festival de télévision de Monte-Carlo.

Dans le rôle de Nicolas Valeyre, prof de français original et sans complaisance, JoeyStarr a connu un succès enviable en avril dernier : huit millions de curieux ont suivi les démêlés du Remplaçant avec ses collègues et ses nombreux élèves, invités en soirée sur RTL-TVI, le 31 mars, et sur TF1, le 12 avril.

De quoi adouber son profil d’« hypersensible passionné, prêt à tout pour aider ses élèves à trouver leur voie » bien camouflé sous « ses dehors d’ours mal léché ». Ce rôle colle littéralement à la peau de l’auteur-compositeur-interprète-producteur qui se définit lui-même comme « un vieux punk, un Barbapapa : je peux changer de forme n’importe quand, comme je l’entends ».

Le Remplaçant : nouveau tournage cet été

Entre théâtre, série et cinéma, même s’il porte des personnages qui semblent souvent être de « sa famille », JoeyStarr prouve qu’il disait vrai à bien des égards et qu’il aime toujours autant prendre le public à contre-pied. Un peu comme lorsque, rendu célèbre par son profil de rappeur musclé et énervé avec le groupe NTM, il surprenait tout le monde en déclarant sa flamme à la môme Piaf. Anticonformiste et provocateur, trublion jusqu’au bout des ongles…

Entouré de Barbara Schulz, Stéphane Guillon, Helena Noguerra ou encore Armelle, JoeyStarr a gagné son pari de vacataire devant la caméra de Nicolas Guicheteau et reprendra la classe dès cet été.
« On tourne en juillet et en novembre, les prochains épisodes du Remplaçant. Je ne vous dirai pas si on change de collège à chaque fois parce que ça ne vous regarde pas. Vous verrez bien… » Une saison 2 dont le nombre d’épisodes n’est pas encore défini, selon lui.

« Je suis en sursis. Très honnêtement, le seul enjeu pour moi, c’est que je travaille sur d’autres projets de docs avec Mediawan, notamment. Des projets que je coécris et que je coproduis et donc cela me permet de gagner des points si les audiences sont bonnes. Donc l’enjeu est ailleurs. Et en même temps, on a une super bonne équipe autour – scénaristes, réal, casting, etc. Du coup, je n’ai pas de pression parce que je me retrouve dans tout ce qu’ils m’ont proposé. Je voulais un prof qui soit un peu dans les travées par rapport au programme scolaire et donc, dans les prochains épisodes, il y aura du Bukowski pour parler d’homophobie, donc tout va bien… »
Les scénarios des deux premiers épisodes étaient signés Chloé Marçais, Joris Morio et Jean-André Yerlès.

Un rôle qui lui permet de terroriser la proviseure jouée par Barbara Schulz. « C’est vrai, il y a un peu d’impro, reconnaît-il. En revanche, elle envoie vraiment, Barbara ! On ne fait pas beaucoup de prises et on s’accorde des choses. Je m’approprie les mots. Il y en a que je n’arrive pas à prononcer comme mobylette ou pélican, donc je me les approprie. Ce n’est pas de l’impro mais on joue à l’humeur, quand même. »

Je suis trop fainéant pour faire l’unanimité

Passer de l’image du JoeyStarr qui faisait peur à la France à celui qui séduit les mères de famille, comme dans la série DIx pour Cent, est-ce pour autant facile?
« Je pense que les journées d’Omar Sy doivent être vachement plus longues que les miennes. Donc je suis trop fainéant pour faire l’unanimité. Bien sûr, ça me plaît de faire des choses qui fonctionnent et qui soient vues par le plus grand nombre mais est-ce que je suis passé du sac poubelle bleu, dans la cuisine, à l’abat-jour qu’on ne regarde plus dans le salon ? Peut-être… (Il rit) Je fais partie de la famille, tu vois… C’est bon pour vous les gars ou pas ? Vous aviez beaucoup de questions, dites donc… », lâche-t-il en soufflant.

Karin Tshidimba, à Monte-Carlo

La partie de l’interview consacrée à ses rôles au cinéma et au théâtre est à lire sur le site de LaLibre.be.