Une part d’enfance, un trait d’humour et une pincée de romantisme: la série française Double Je débute ce vendredi à 21h sur France 2. Elle est portée par les Belges Carole Weyers, récompensée à Séries Mania, et François Vincentelli
Jimmy est l’incarnation de la petite voix que beaucoup pourraient entendre dans leur tête sauf que dans le cas de Déa Versini (Carole Weyers) cette petite voix a aussi un grand corps élancé surmonté d’un smoking et d’une fine moustache façon crooneur ou latin lover.
« Jimmy est une partie de moi, c’est très intime », admet Déa sur le divan de son psy. La jeune femme a appris à cacher cette double vie, ce dialogue permanent avec son « autre moi » qu’elle entretient depuis ses neuf ans. Cela l’aide à réfléchir, à prendre une décision ou du recul.
Il y a pourtant un hic dans cette relation particulière : Déa pense ne pas avoir de prise sur Jimmy (François Vincentelli). Or l’arrivée d’un nouveau partenaire, le Lieutenant Matthieu Belcourt (Ambroise Michel), va l’obliger à sortir de ce dialogue secret, pour mieux se confronter à la réalité. Cartésien et rigoureux, Belcourt est, de prime abord, extrêmement irritant. Mais curieusement, son côté cachottier et secret le rapproche du capitaine Versini. Au point de provoquer des étincelles avec son « autre moi » ?
Présentée lors du dernier festival Séries Mania, Double Je** a valu à son interprète principale, Carole Weyers, le prix de la meilleure comédienne au sein de la compétition française. Une récompense méritée pour cette actrice belge qui crève littéralement l’écran dans le rôle de l’enquêtrice intuitive, fonceuse, décidée mais dont l’armure laisse aussi entrevoir la secrète fragilité.
Une touche d’humour – dans ce cas-ci, une ironie so British – sur une trame de policier : un genre dans lequel quelques séries françaises récentes ont creusé leur sillon et où les femmes semblent tenir la corde que l’on songe à Profilage, Candice Renoir, Capitaine Marleau ou même Alexandra Ehle, en auxiliaire d’enquête fan de cadavres.
Si Double Je ne bouleverse pas la donne sur le plan de l’intrigue policière, elle laisse souffler un vent de renouveau bienvenu avec sa pointe d’ironie épicée (apportée par le comédien François Vincentelli) et l’énergie virevoltante de l’infatigable capitaine Déa Versini. Intuition, humour et une petite touche de comédie romantique en prime : France 2 pourrait bien détenir là la recette d’un nouveau cocktail détonant.
Placée judicieusement dans la case du vendredi soir, la série annonce une fin de semaine en fanfare et nul doute que les huit épisodes de sa première saison sembleront bien trop courts à tous ceux qui tomberont sous le charme de son trio attachant. D’autant que le reste du casting, parfaitement à la hauteur, entraîne d’emblée le téléspectateur au cœur de la partie.
Karin Tshidimba
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