« Je suis un poids plume » annonce l’affiche du spectacle et cette image correspond bien à l’idée que l’on se fait de Stéphanie Blanchoud, actrice, auteure et chanteuse, révélée sur le petit écran par son rôle dans Ennemi Public. L’occasion de parler avec elle de ce que chacun de ses trois métiers apporte à l’autre. Entretien (+ vidéo).
Sur scène à l’Atelier Jean Vilar jusqu’au 3 avril, la comédienne boucle une tournée qui avoisine les cent dates à travers tout le pays avec ce récit créé en 2017. L’histoire d’une jeune femme qui décide de se mettre à la boxe au lendemain d’une séparation difficile. Spectacle dans lequel la comédienne parle de son lien étroit avec ce sport et dévoile une vie de femme transposée sur un ring, dents serrées et poings levés.
Poids plume peut-être mais jeune femme résolument sur ses gardes, donc, prête à en découdre pour défendre ceux qui comptent à ses yeux. Un trait de caractère que Stéphanie Blanchoud partage avec l’inspectrice Chloé Muller qui a rouvert l’enquête sur la disparition de sa petite sœur dans la saison 2 de la série belge.
Dans cette saison 2 va-t-on enfin percer la carapace de Chloé ?
Oui, assez rapidement car dès le 1er épisode, les failles de Chloé se révèlent. C’est d’ailleurs ce qui m’a plu quand j’ai lu les scénarios de la saison 2 : le fait que l’on rentrait beaucoup plus dans l’intimité de chacun des personnages.
La disparition de sa petite sœur est au cœur de la saison 2 qui est moins une enquête policière procédant épisode par épisode. On suit Chloé, même s’il y a énormément d’histoires parallèles. Il y a pas mal de nouveaux personnages mais le fil rouge, c’est la recherche de sa sœur Jessica (jouée par Pauline Etienne, NdlR), c’est ce qui était passionnant à jouer. Et le téléspectateur a toujours une longueur d’avance sur le coéquipier de Chloé puisqu’elle cache à tout le monde ce qui la mobilise réellement. Il est en effet hors de question qu’on comprenne qu’il s’agit d’une enquête personnelle sinon, elle risque d’être écartée de l’enquête et de perdre son boulot. Cette chose-là était vraiment passionnante à incarner : comment gérer ce lourd secret et, en même temps, faire bonne figure, faire croire qu’elle fait tout cela pour le bien d’une autre enquête.
Qu’est-ce que la boxe vous a apporté dans votre métier de comédienne ?
Le rapport au corps que j’avais déjà. C’est cela que je cherchais en rentrant dans une école de théâtre. J’ai un rapport au jeu qui est très physique. Après, on a appris la technique mais j’étais un peu en manque de formation corporelle et la boxe m’a permis d’évoluer sur ce plan-là. Je sens que je ne suis plus la même actrice qu’il y a dix ans.
Et puis, c’est une préparation physique utile, on imagine, pour un tournage au rythme très rapide et dans un décor rugueux : l’Ardenne en hiver.
C’est vrai qu’il y a dans l’entraînement de la boxe, quelque chose qui est proche du travail d’acteur : concentration, rapidité pour donner la réplique, l’écoute, la détente et l’explosivité. Il faut être très présent sur le plateau, cela passe par la détente et la capacité de réagir très vite. Dans la boxe, il y a cela : de l’écoute et énormément des cassures de rythme. Ça m’a beaucoup aidé en tant qu’actrice.
Et que vous apporte la chanson ?
La musique m’a permis de complètement déstresser en tant qu’actrice parce qu’un concert est beaucoup plus stressant, il y a moins de préparation que lorsqu’on joue une pièce qu’on a répétée durant deux ou trois mois. Il y a quelque chose de très ludique avec la musique qui est proche du jeu avec la caméra ; je pense que c’est pour cela que ça me plaît. Ce ne sont pas des terrains étrangers, tout se complète. Je n’aimerais pas ne faire que du théâtre. J’ai appris énormément de choses avec Ennemi Public, j’aime le rapport au jeu que le fait d’être filmée, induit.
La musique a quelque chose de très organique et physique, de l’ordre de l’instant. Un concert n’est jamais un autre, tout comme une prise de cinéma. C’est ce qui me plaît : le côté instinctif et instantané de la chanson et du cinéma. Quand la journée est terminée, le lendemain, c’est autre chose.
Stéphanie Blanchoud travaille déjà sur un prochain album qui pourrait sortir en 2020.
« J’ai une quinzaine de morceaux qui sont prêts, il reste à les enregistrer mais cela ne commencera qu’après la fin de la tournée » au théâtre et l’accompagnement de la série, dont les épisodes 3 et 4 sont diffusés ce dimanche à 20h55 sur La Une.
Question bonus, on a demandé à Stéphanie Blanchoud quelle était la série qui l’a marquée… Voici sa réponse
Entretien: Karin Tshidimba
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