« Après avoir joué tant de personnages bizarres et de relations compliquées, j’étais tout simplement heureux de camper un type normal (Tom) auquel des choses vraiment étranges arrivent plutôt qu’un type totalement bizarre (Dexter) qui tente de se fondre dans la masse des gens normaux, je pense. Et puis, j’étais assez excité de voir où tout cela allait nous mener. »
Face à la proposition de l’écrivain Harlan Coben de porter sa deuxième série originale Safe**, Michael C. Hall, star de Dexter et de Six feet under, n’a pas hésité. L’histoire suit quatre familles vivant dans un lotissement fermé, un quartier résidentiel sécurisé, d’où deux adolescents disparaissent. L’une des deux est la fille de Tom qui décide de mener lui-même l’enquête.
« Ce qui était drôle dans Dexter, c’était de jouer quelqu’un qui est vraiment dans le contrôle de son monde et de son univers et puis, peu à peu, les choses dérapent et se délitent. Tandis que Tom se bat dès le départ parce que la disparition de sa fille a fait vaciller son monde. »
La série, déclinée en huit épisodes, est à découvrir sur Netflix à l’international.
« Nous sommes encouragés à avoir peur »
« Ce qui m’a attiré dans ce scénario, c’est le fait que l’on parle de gens qui vivent dans la peur. Nous vivons dans un monde où nos peurs sont constamment réactivées. C’est clairement le cas aux Etats-Unis, par exemple. Nous sommes encouragés à avoir peur via les infos et par certains médias. Nous voyons aussi des personnes qui tentent de bâtir un environnement qui leur donne l’impression d’être isolés de tout cela. Mais, parfois, le fait de tenter de s’isoler des menaces venues de l’extérieur se révèle plutôt contre-productif. Je ne pense pas que les séries sur lesquelles j’ai travaillé et qui abordaient des questions de peur et de menaces vraiment effrayantes, m’ont rendu plus méfiant. Ce serait même plutôt le contraire », a confié Michael C. Hall lors de son passage, en avril, au Festival CanneSéries.
Le comédien américain était déjà installé à Londres huit mois avant le début du tournage de la série puisqu’il s’y est notamment produit au théâtre. Il explique avoir travaillé son accent anglais avec un coach mais a eu aussi le temps de s’imprégner de la culture britannique et de familiariser ses oreilles avec « les nombreux accents présents sur le plateau ».
Safe: thriller et drame familial à la fois
Dans cette série où il partage l’affiche avec Audrey Fleurot (Engrenages, Un Village français), professeure de français et mère du deuxième adolescent disparu, et la Britannique Amanda Abbington (Sherlock), chargée de l’enquête, la mort semble rôder partout.
« Je ne pensais pas que cette question serait aussi présente dans mon métier lorsque j’ai débuté mais je vois que les scénarios continuent à m’arriver avec ce type de thématique (Dexter, Six feet under, etc) donc j’en suis arrivé au point où je me demande s’il s’agit vraiment d’une simple coïncidence… (Il rit) Je n’essaie pas de nier le caractère inéluctable de la mort car c’est ce qui donne son intérêt à la vie… » souligne l’acteur. En l’occurrence, elle rythme la course contre la montre dans laquelle Tom, son personnage, chirurgien pédiatrique, s’est engagé.
Riche en secrets en tous genres et en rebondissements plus ou moins crédibles, ce thriller mâtiné de drame familial ne dévoile sa solution qu’au terme de 8 épisodes enlevés. Un style très conforme à l’univers littéraire d’Harlan Coben.
Diffusée sur C8 en France, la série est portée par Netflix à l’international.
Karin Tshidimba, à Cannes
Série non-disponible en Français (vu que le groupe Canal en a l’exclusivité).
Si vous voulez la voir, ce sera en anglais sous-titré anglais, allemand ou néérlandais..