Les Norvégiens se croyaient seuls maître chez eux, ils ont eu tort. Lorsque le Premier ministre écologiste Jesper Berg, a décidé d’arrêter de produire et d’exporter son pétrole, ainsi que son gaz, le sang des Russes n’a fait qu’un tour.
Bien que le monde entier ait applaudi la mise au point du Thorium, une énergie propre et sans déchets issue du nucléaire, la décision norvégienne a mis en difficultés de trop nombreux voisins et est devenue un sérieux frein à l’entente cordiale internationale.
Dans la saison 1 d’Occupied***, la tension était à ce point perceptible que lorsque la Russie a envahi la Norvège, sous prétexte de l’aider à faire redémarrer sa production, l’Union européenne est restée « opportunément » silencieuse.
Manipulations, trahisons, convoitises… les zones grises se multiplient au cours de cette saison 2 qui voit la montée en puissance des tensions et des rancoeurs au sein de la population norvégienne. Les huit nouveaux épisodes de cette série imaginée par le maître du polar, Jo Nesbo, ont été tournés en partie en Belgique.
Le résultat est à découvrir dès ce jeudi à 20h55 sur Arte.
Collaborer ou riposter: le dilemme norvégien
La série se penche sur le quotidien des Norvégiens: comment une telle situation et une telle tension vont-elles les affecter ? Qu’ils soient hommes et femmes politiques, représentants du monde de l’entreprise ou simples citoyens. Entre le choix de la sécurité et celui de la sérénité, quel est le poids des institutions ? Qu’est-on prêt à supporter pour retrouver la paix ? La série s’intéresse aux conditions qui peuvent entraîner la décomposition d’une démocratie et sa transformation en quelque chose de radicalement «autre». Ecrite par Karianne Lund et Erik Skjoldbjaerg, la série suit les personnages de mois en mois, décryptant l’évolution de leurs relations face à une liberté de plus en plus «encadrée».
Jugée « insultante » par Poutine et « irréaliste » par les Norvégiens, qui n’envisagent pas sérieusement que leur pays puisse être envahi par la Russie, la série Occupied s’est offert un joli tour du monde avec sa saison 1, notamment via Netflix. Elle a aussi été décortiquée jusque dans les plus hauts hémicycles (Otan).
Aux Etats-Unis où la tradition du «Et si» est très vivace, ces scénarios de politique-fiction ont été étudiés avec attention par la presse, saluant une intrigue qui sonne juste dans le contexte des tensions géopolitiques actuelles et à l’heure de la recrudescence des craintes climatiques.
Petit avant-goût en version originale, avant de découvrir la saison 2 en version sous-titrée ou doublée…
La Belgique, décor international
Ceux qui voudraient y voir un scénario totalement irréaliste sont rattrapés par certaines réalités comme lorsque les Américains ont décidé de parquer des troupes sur le sol norvégien, ravivant de mauvais souvenirs pour la population.
Crispations autour des ressources énergétiques, tensions diplomatiques, menaces d’attentats, État policier: rien de ce qui constitue le coeur de la situation politique en Norvège n’apparaîtra réellement étranger au téléspectateur belge ou français.
Pas même l’idée d’un gouvernement en exil comme la promeut un certain Carles Puidgemont depuis quelques mois déjà…
Tournée entre août 2016 et mi-février 2017, la série s’est notamment arrêtée en Belgique (lire notre reportage). Ainsi, l’hôtel norvégien que l’on aperçoit au cours de la saison 2 est en fait le château de La Hulpe transformé et décoré pour les besoins de l’intrigue. L’appartement de l’ex-Première dame de Norvège est censé se trouver à Paris mais il est situé en plein coeur d’Anvers. Et quelques rues de Bruxelles apparaissent dans la série comme étant des artères polonaises. «Belgium is everywhere» nous a assuré la productrice Gudny Hummelvoll qui souligne que le procès européen évoqué dans l’épisode 5 de cette saison 2 « se déroule forcément à Bruxelles ». Une belle opportunité pour les techniciens belges qui ont pris part à cette aventure résolument sans frontières.
KT
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