« No spoiler, please » tweetait ce vendredi matin Barack Obama.
La mise à disposition par Netflix ce 14 février des 13 épisodes de la saison 2 d’House of cards semble avoir poussé pas mal de monde à bouleverser son emploi du temps.
C’est aussi le cas de Be TV qui innove en proposant l’intégrale du thriller politique ce dimanche dès 12h20 sur Be séries, soit 48h après sa diffusion aux États-Unis. Une grande première qui s’explique par la volonté de contenter des fans toujours plus pressés.
Si le sport et le cinéma restent les piliers des chaînes à péage, très souvent la bataille de l’image se joue autour des séries. D’où la nécessité de tout mettre en oeuvre pour contenter l’abonné.
«Que ce soit sur la version multilingue ou la vidéo à la demande, nous avons toujours été à la pointe des innovations, rappelle Christian Loiseau, directeur des antennes chez Be TV. Bien sûr, c’est parce que Netflix le fait qu’on le fait. Puisque le matériel est dispo, il n’y a pas de raison d’attendre. Déjà qu’on doit souvent attendre la version doublée qui reste très appréciée des abonnés. Il y a des séries pour lesquelles on ne peut plus attendre comme Game of Thrones qui est la série la plus piratée de l’année et dispose d’un public plus jeune. C’est la raison pour laquelle on va la proposer 4 jours après HBO» soit le jeudi 10 avril. Dans la foulée, Christian Loiseau évoque aussi ses autres futures acquisitions.
Les changements intervenus ces derniers temps dans l’univers des séries influencent aussi la façon de les diffuser. Surtout en raison de l’impatience croissante du public. «Le public ne suit plus les séries comme avant. Il a envie de nouvelles histoires car il y a de plus en plus de séries de qualité qui stimulent sa curiosité. D’où l’obligation de se montrer plus réactifs. Notre but est qu’il soit satisfait de notre offre. D’où l’importance du choix et de la variété des séries. Même si on prend des risques car on connaît rarement la fin de l’histoire quand on se décide sur un pilote ou sur une présentation de saison.»
Aujourd’hui, il y a par exemple davantage de séries de mid-season (qui démarrent en janvier) qu’auparavant. «On se décide donc tout au long de l’année. Récemment, on a marqué notre intérêt pour True Detective, Helix et Agents of Shield. Sur In flanders Fiels (In vlaamse velden en VO) la réflexion est en cours et nous attendons aussi une réponse concernant Brooklyn 99.» Deux séries qui ont été récemment primées: la première au Fipa, la seconde aux Golden Globes.
«Deux nouveaux pitchs nous ont encore été présentés la semaine dernière aux Etats-Unis. On est tenu au courant des projets très en amont et on tient compte de nos besoins dans la grille: humour, série historique, politique, SF… L‘intérêt des chaînes linéaires est de proposer un éventail soigneusement réfléchi et assemblé, même si on a aussi Be à la demande et la VOD qui permettent à chacun de choisir ce qui lui plaît» poursuit Christian Loiseau.
Une façon de lutter avec les mêmes armes que les opérateurs du Net?
«L’impact de la présence de Netflix dans le paysage audiovisuel n’est pas sur la concurrence entre les chaînes, dément Christian Loiseau. Son principal impact est un apport salutaire pour le genre, car Netflix favorise la création, mais cela ne va pas venir manger le public des autres chaînes.»
Les opérateurs comme Hulu, Amazon ou Netflix, qui vivent sur le Net, «laissent plus d’espace à des hommes nouveaux, mais ce n’est pas une révolution car elles ne produisent que 8 séries par an. Elles viennent surtout chercher une nouvelle partie du public (plus jeune) que les chaînes traditionnelles n’atteignaient pas ou plus.»
Mais qu’en sera-t-il de la diffusion de House of Cards lorsque Netflix arrivera en Belgique ?
«Sur House of cards nous avons signé un lifetime commitment, donc quoi qu’il arrive, tant que la série existe, nous la diffuserons. Et les rumeurs d’arrivée de Netflix sur notre territoire – vraisemblablement plutôt en septembre qu’en mai – n’y changeront rien » conclut-il.
Entretien: KT
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