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24h saison9.jpgImpossible de clore cette semaine sans évoquer le retour de Jack Bauer.
Depuis lundi, le décompte en temps réel a repris pour 12 épisodes qui connaîtront quelques ellipses temporelles afin de couvrir les 24h annoncées. Mais le temps qu’on a mis à se décider à regarder et à commenter cette saison 9 est un indice en soi: la nécessité ne nous a pas d’emblée sauté aux yeux.

Annulée il y a 4 ans, la série revient sur la Fox pour des motifs évidents de comblement de grille et de remplacement du projet cinématographique avorté. Les concepteurs l’assuraient la main sur le coeur: Kiefer Sutherland alias Jack Bauer n’avait pas dit son dernier mot. On ne demandait qu’à les croire…

Pourtant, après quelques secondes à peine, un premier constat s’impose: rien n’a changé et c’est bien cela qui est dommage. Même si les plus accros se déclareront certainement ravis de ce retour en grâce.

Transposée à Londres, à l’occasion d’une visite présidentielle au 10 Downing Street, l’intrigue de Live antoher day voit le Président Heller (William Devane) en passe de signer un accord avec les Britanniques, concernant l’utilisation des drones. Or c’est le moment choisi par ses ennemis pour tenter de l’éliminer, espérant provoquer, du même coup, une vaste réaction en chaîne. Mais, heureusement, dans l’ombre Jack Bauer veille…

Pour donner vie à ce scénario ultra-balisé, empli d’explosions, de fusillades et de passages à tabac comme dans toute série d’action qui se respecte, la production a fait appel aux visages connus de la série. Et à un nouveau venu, Gbenga Akinnagbe, vu dans The Wire. C’est un défilé qui provoquera sûrement quelques sourires en coin et quelques pincements au coeur mais qui reste étrangement peu prometteur. Car dans les faits, 24h fonce toujours droit devant sans souci de la profondeur de son analyse géopolitique ou de la crédibilité de ses scénarios.

Passons sur le nouveau look façon Lisbeth Salander (« Millenium ») de Chloe (aka Mary Linn Rajskub) et sur le fait qu’elle se remette aussi vite des mauvais traitements qui lui ont été infligés. Reste qu’on trouve toujours au sein de la cellule de la CIA qui piste Bauer, un agent « désavoué mais tellement perspicace » (Yvonne Strahovski alias l’agent Kate Morgan), et à la tête du pays, un président « charriant un lourd et inquiétant secret ». Deux gimmicks ultra connus. Bref, le scénario ronronne à nouveau entre tic-tac sonore et découpages d’écrans (split screen) emblématiques.

Deux points positifs tout de même, au milieu de ces propositions formatées: l’intrigue s’intéresse aux batailles que les Etats-Unis mènent à travers le monde grâce à leurs drones, une sale guerre qui ne dit pas son nom et compte son contingent d’innocentes victimes.
Quant à Chloe O’ Brian, la fidèle acolyte de Jack Bauer, elle a intégré un groupe d’activistes dirigé par Adrian Cross dont les actions renvoient à celles d’un Edward Snowden, défiant tous les filtres et les sécurités pour faire circuler les informations même ultra sensibles, même classées top secret, et faire ainsi «émerger la vérité».
Deux éléments d’intrigues qui prouvent que les scénaristes Joel Surnow et Robert Cochran n’ont pas totalement perdu le nord, ni la notion du temps qui passe. Même si, après deux épisodes, l’impression demeure de voir Jack Bauer coincé dans le rétroviseur.

KT