Amanda Clarke, jeune femme apparemment bien sous tous rapports, retourne vivre dans les Hamptons, lieu de son enfance. Pourtant, elle a adopté une fausse identité.
Son objectif? Apprendre à côtoyer et, ensuite, pister et détruire ceux qui ont saccagé sa vie et ruiné celle de son père, accusé à tort d’un crime qu’il n’a pas commis. Pour parvenir à ses fins, la jeune Emily Thorne (sa nouvelle identité) est prête à tous les sacrifices, toutes les manigances… sans états d’âme. Un plan diabolique qu’elle va mettre à exécution, point par point, dès ce dimanche à 20h45 sur RTL-TVI.
Avant toute chose, dans cette série, il y a le ciel, le soleil et la mer (refrain connu) mais ces ingrédients sont aujourd’hui bien trop répandus pour suffire à accrocher le chaland. A cette mise en bouche, Mike Kelley (« Les frères Scott ») ajoute donc le thème de la vengeance, «plat qui se mange froid». Sur ce point-là, au moins, on est d’accord: le scénario de Revenge*, malgré son côté recuit, n’est pas très chaud.
Car on a beau nous vendre cette histoire comme une version moderne et féminisée du drame du Comte de Monte-Cristo, le problème c’est que la blonde héroïne n’a l’air ni traumatisée, ni même vraiment soucieuse. En fait, Emily Van Camp (« Everwood », « Brothers & Sisters ») est tellement impassible qu’on se demande si elle sait comment faire pour froncer les sourcils.
Bref, on suit sans surprise ni réelle émotion, ses différentes confrontations avec le clan Grayson: un couple parfaitement toxique (incarné par Madeleine Stowe et Henry Czerny) et ses deux enfants presque adultes (Joshua Bowman et Christa B. Allen), oisifs et futiles, certes, mais parfaitement innocents. Face à eux, Amanda/Emily se pose d’ailleurs la question de la culpabilité et des dommages collatéraux.
Alors, bien sûr, tout cela n’est pas très grave et on peut aisément passer au-dessus des incohérences, clichés, coups de théâtre et autres rebondissements farfelus qui peuplent cette série B. Car Revenge a le parfait profil de la série d’été avec jolies filles, charmants éphèbes, superbes paysages et juste ce qu’il faut de drame et de tension psychologique pour ne pas s’endormir (tout de suite). Une sorte de plaisir régressif pour soirs de blues.
Son ambiance jet-set, vilains petits secrets et trahisons devrait même rappeler quelques bons souvenirs aux fans de Gossip Girl, disparue des écrans radar le 17 décembre dernier. Certains y trouveront de lointains parfums de Desperate Housewives, l’humour en moins, voire même de Dallas, pour le côté très soap. Rien de bien original, en somme. Parfois, une fiction peut seulement servir à se divertir, mais mieux vaut le savoir dès le départ.
Maintenant gentiment son audience, depuis son lancement en septembre 2011 sur ABC, la saison 2 de la série (22 épisodes aussi) est actuellement en cours de diffusion aux Etats-Unis.
mise à jour (23/04): Mike Kelley, créateur et showrunner de « Revenge », a annoncé qu’il quitterait la série à la fin de la saison. Les mauvaises critiques concernant le manque de rythme des intrigues seraient à l’origine de ce départ. Sunil Najar, l’un des scénaristes de la série, pourrait reprendre la barre.
KT
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