Baran bo Odar et Jantje Friese débutent le tournage ce lundi, à Berlin, du drame historique international en huit épisodes, « 1899 », pour Netflix.
Les créateurs de Dark entament le tournage de leur nouvelle série pour Netflix ce lundi. Cette fois, le duo Baran bo Odar et Jantje Friese s’attaquent à un drame historique. L’histoire d’un navire qui, en 1899, vogue vers le Nouveau monde. À son bord, « des passagers européens unis par leur espoir et leurs rêves d’une Terre promise ». Soudain, ils croisent un navire fantôme à la dérive qui va transformer leur voyage « en véritable cauchemar »…
Cette nouvelle série en 8 épisodes promet épouvante, drame et thriller ainsi qu’une série d’énigmes à résoudre « mêlant le passé et les secrets des différents passagers… » Parmi ceux-ci, un jeune Belge : le comédien Jonas Bloquet, à peine sorti du tournage de la série française Germinal.
L’attrait et la réputation de « Dark »
« J’ai beaucoup aimé Dark, donc lorsque j’ai été contacté via mon agent, j’étais vraiment super content. J’ai dû envoyer un premier essai vidéo. J’étais en Belgique : c’est mon frère qui m’a filmé et ma copine qui me donnait la réplique. Pour le deuxième essai vidéo, j’étais sur le tournage de Germinal. Mon partenaire Louis Peres, le premier rôle de la série de France 2, m’a filmé et Rose-Marie Perreault, ma partenaire, m’a donné la réplique. Ensuite, Bo a demandé à me rencontrer virtuellement et on a refait une sorte de casting en direct. C’est après cela qu’il m’a annoncé qu’il voulait que ce soit moi depuis le début, mais qu’il voulait s’assurer que je collais bien avec le rôle. J’ai dit : Thank you, I’m very grateful. J’avais des frissons dans tout le corps et je me disais : quelle année de fou, quelle chance en plein Covid d’avoir une proposition comme celle-là ! Mais il fallait attendre la validation de Netflix. Cela a un peu duré ; j’avais les chocottes. Au bout de deux, trois semaines, elle est arrivée. Et quand je l’ai eue… (Il mime avec un sourire jusqu’aux oreilles, NdlR) Allô Papa, je dois t’annoncer quelque chose… »
Débuts en Belgique
S’il a débuté dans le film Élève libre de Joachim Lafosse et a tourné récemment avec Frédéric Fonteyne dans Filles de joie (2020), Jonas Bloquet n’en est pas à son premier projet international.
« Lorsque le film d’horreur La Nonne [de Corin Hardy, en 2018, NdlR] a été tourné à Hollywood, les gens ne savaient pas que j’étais Belge, alors que je le suis totalement ! Mais aujourd’hui, j’ai plus de projets à l’international qu’en France ou en Belgique et quand on n’est pas connecté au réseau belge, on a tendance à se faire oublier… » explique-t-il simplement.
Pourtant, c’est en Belgique qu’il a fait ses premières expériences sérielles. Le comédien était apparu dans un épisode de la série À tort ou à raison aux cotés de Bernard Yerlès, ainsi que dans la série judiciaire eLegal sur la cybercriminalité. Il vient aussi de jouer dans la série Germinal (6 épisodes) dont le tournage s’est terminé en février dernier. « Mais c’est la première fois que je me lance dans une aventure qui, potentiellement, pourrait durer plusieurs saisons. » D’où les frissons…
1899: mystère sous forme de puzzle
« Je joue Lucien, un jeune marié en voyage de noces avec sa femme. C’est un mariage arrangé, comme cela se faisait beaucoup à l’époque. Ils ont tous les deux une raison personnelle de vouloir quitter l’Europe et aller aux États-Unis. 1899 est une série historique sombre et mystérieuse, on se pose beaucoup de questions… Sur huit épisodes, on essaie d’assembler un puzzle, chaque personnage représente une pièce du puzzle et l’ensemble constitue le mystère à résoudre. »
Les nombreux spectateurs qui ont été séduits par la tonalité de la série Dark retrouveront des points d’accroche avec cette nouvelle série.
Avec l’épidémie actuelle, les conditions de tournage sont très particulières, « mais on est tellement heureux d’avoir la chance de tourner et de pouvoir voyager… Simplement de pouvoir quitter la France… Et puis je n’étais jamais allé à Berlin. On se sent vraiment chanceux de rencontrer toutes ces personnes qui viennent de pays différents. Il y a un énorme mélange de cultures sur ce tournage européen », souligne-t-il.
Outre l’acteur belge, on retrouve Emily Beecham (Cruella), Aneurin Barnard, Andreas Pietschmann (Dark), Miguel Bernardeau (Elite), Maciej Musial (The Witcher), Rosalie Craig (London Road), Clara Rosager (The Rain) et Yann Gael (Sakho & Mangane), entre autres…
« Les répétitions ont débuté fin mars. On a fait des sessions de moins de cinq jours pour éviter les quarantaines à répétition. On se faisait tester à chaque arrivée en Allemagne et au départ aussi. On a gardé nos masques presque tout le temps. Même pour les séances de lecture de scénarios, on remettait le masque dès qu’on ne lisait plus. On a lu les trois premiers épisodes en table ronde, et puis on a travaillé chaque duo de façon plus approfondie avec Bo. Le tournage effectif commence ce lundi 3 mai. »
Une technologie de pointe à Berlin
L’autre motif d’excitation est d’ordre technologique : le recours à un tout nouveau système de production Led virtuel installé aux Babelsberg Studios de Berlin. « On tourne dans un studio où ils ont construit un volume géant : un énorme écran circulaire constitué d’un tas de mini-écrans leds superposés. Il doit faire 12 mètres de haut sur 30 mètres de large. Dans ce volume, une plateforme tourne et permet de faire tourner les décors. Il y a aussi un faux plafond. Quand j’ai vu ça, j’étais comme un gamin… Je n’ai jamais tourné dans de telles conditions, je suis vraiment impatient. C’’est bien mieux que de tourner devant un écran vert. »
On évoque cinq ou six mois de tournage pour filmer les huit épisodes de cette première saison de 1899. Ensuite, il sera temps pour Jonas Bloquet de se pencher sur son premier court métrage professionnel, pour lequel il va bénéficier d’un tutorat d’un membre du CNC.
« Je vais travailler avec une super équipe, j’espère que ce sera un projet pour la fin de l’année. »
Entretien: Karin Tshidimba
Photo d’ensemble: Rasmus Voss
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