A 42 ans avec sa mise en plis façon Reine Fabiola et son look 60’s de Parisienne bon chic bon genre, Christine Beauval (la Belge Marie Gillain, photo) a tout pour être une femme comblée: speakerine admirée au sein de la toute jeune Radio-Télévision Française (RTF), elle a un mari aimant et deux enfants charmants.
Pourtant, Christine rêve de pouvoir lancer sa propre émission «Portraits de femmes» et de ne plus être cantonnée au rôle de Speakerine**.
Son mari, Pierre Beauval (Guillaume de Tonquedec, Fais pas ci fais pas ça), directeur de l’Information au sein de la RTF, est promis à un bel avenir. Il est en charge du direct annoncé entre De Gaulle et le président JFK, une première liaison satellite entre la France et les États-Unis, baptisée Mondovision qui, si elle réussit, devrait lui assurer le poste de futur directeur de la télévision. Mais Joseph Darnet, qui occupe le poste, ne l’entend pas de cette oreille et cette rivalité entre les deux hommes pourrait bien ruiner le projet de Christine.
Or de nombreuses lettres de menace, envoyées aux bureaux de Cognac-Jay, prouvent que son destin de femme active et publique dérange. Un matin, les menaces se font plus violentes et précises…
Une série à découvrir lundi à 20h55 sur France 2.
mise à jour (17.04): avec près de 4 millions de téléspectateurs et 16,1% de PDM, France 2 a enregistré hier son meilleur lancement pour une série française un lundi soir.
Voitures, bureaux, vêtements, coiffures: Speakerine offre une belle reconstitution de la France de 1962 avec ses marqueurs forts: l’horloge de la RTF, la fameuse DS et l’ombre du général de Gaulle…
Une France sur laquelle plane toujours l’ombre de l’OAS et de la guerre en Algérie.
A une époque où le Journal télévisé était totalement inféodé aux diktats du ministre de l’Information Eric Jauffret, campé par le comédien Grégory Fitoussi (Engrenages).
Trop sage reconstitution
Si la mini-série explore cet enjeu historique avec conviction, on ne peut pas en dire autant de ses nombreuses intrigues et personnages secondaires, trop vite brossés pour qu’on s’y attache ou qu’ils nous convainquent.
Qu’il s’agisse des différends politiques entre Pierre Beauval et son fils Jean-Claude, qui ne se remet pas du décès de ses deux potes en Algérie, ou de l’histoire d’amour secrète de leur fille Colette.
La disparition de la meilleure amie de Colette, dans des circonstances troubles, aurait mérité d’être davantage développée surtout dans ce qu’elle dit des mœurs et de l’époque.
L’Affaire de Saint-Cloud, la distance qui s’installe entre Christine et son mari, l’enquête qui patine autour des menaces que Christine reçoit et de la jalousie qu’elle suscite: autant d’éléments qui auraient mérité un véritable approfondissement.
Si l’idée originale de Valentine Milville et José Caltagirone ne manquait pas d’intérêt, son développement peine ensuite à convaincre. Est-ce dû à la limitation de l’intrigue à six épisodes seulement ?
Le sujet aurait également dû bénéficier d’une réalisation plus originale. Alors qu’on espérait un début d’intrigue à la Mad Men, on se retrouve, au final, avec un sympathique mais trop sage divertissement…
Karin Tshidimba
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