Comment résister à l’énergie décomplexée d’Imane, tête brûlée souvent vénère ?
Au sourire d’Alexia, la «meilleure pote», hilare et toujours partante ? Au bon sens et à la lucidité de la discrète mais futée Manon ? A la sensibilité de la jolie mais torturée Emma malheureuse depuis qu’elle est en guerre avec Ingrid ?
Ou au charme désarmant de Daphné qui rêve d’organiser la fête «la plus importante de toute l’année» ?
Inscrites dans le même lycée, chacune pense jouer sa vie au jeu cruel de l’amour et de la popularité. Entre Facebook et Instagram, le terrain miné des réseaux sociaux est celui sur lequel chacun se jauge et se juge, en multipliant les vannes ou en se faisant mousser.
En découvrant cette joyeuse bande lâchée ce lundi sur la Toile, le coeur de nombreux ados risque de s’emballer. Comme ce fut le cas pour ceux qui tombèrent, en 2015, sous le charme de Skam, nouvelle pépite norvégienne. Moins âpre et décadente que sa grande sœur nordique, la version franco-belge possède une belle personnalité. Skam Belgique** (ou France, selon le pays de diffusion) devrait rapidement s’imposer auprès des ados et des parents qui rêvent de sonder l’âme de la génération des Millennials.
Avant son arrivée en télévision dimanche 11/02, tous ses personnages investissent Facebook et Instagram ce lundi.
Une histoire racontée en temps réel en ligne
Créée par Julie Andem, réalisatrice, scénariste et productrice norvégienne, la grande force de Skam réside dans son réalisme et sa réactivité. Proposant un découpage en forme de capsules, elle égrène les moments forts de la vie d’une bande de lycéens à la manière d’un journal intime proposé en temps «réel». C’est à dire au jour et à l’heure notée sur l’écran de cette «vidéo story», à la façon d’un compte Instagram. Skam, c’est la version 3.0 de la série ado. Tellement addict aux réseaux sociaux qu’elle intègre directement Facebook, Instagram et Tinder dans son récit.
Ceux qui l’ont découverte en version originale, ont ressenti le même type d’électrochoc qu’au moment du lancement de Skins***, série britannique intense, à la fois drôle et tragique, qui faisait preuve d’une grande finesse et de réalisme dans le suivi du parcours d’adolescents un peu paumés fréquentant le même collège.
Si Skam Belgique adopte le code graphique et l’essentiel des trames de sa grande sœur norvégienne, son ton est plus sage que celui de la série originelle. Les excès y sont moins nombreux, surtout en matière de beuveries. Plus «classique», le casting des jeunes n’en reste pas moins impressionnant par son naturel et sa justesse. Quant aux thématiques évoquées, elles conservent la même pertinence : solitude, quête d’identité, déception sentimentale ou amoureuse, cyber-harcèlement, préjugés, incertitudes et violences de la société.
Et un récit décliné en épisodes de 20 minutes
En Norvège, quatre saisons, de 12 épisodes, ont été produites, chacune se concentrant sur le parcours d’un lycéen en particulier et de ses potes. Louée pour son authenticité et son réalisme jusqu’aux Etats-Unis, la série norvégienne se concentrait sur une population relativement aisée (classe moyenne sup) et citadine, comme souvent dans les séries.
Avec son format court et découpé, très adapté aux smartphones et aux réseaux sociaux, elle s’est rapidement frayé un chemin sur la Toile au point de perturber grandement la vie de son public, totalement accro, délaissant les cours pour mieux vivre le quotidien de leurs héros par procuration.
Pour assurer la présence de Skam sur les réseaux sociaux, la RTBF et France Télévisions adoptent le même dispositif : comptes Facebook et Instagram sont disponibles pour chaque personnage (comme Daphné, campée par la comédienne belge Lula Cotton Frapier, photo), mais aussi pour la série, en général, dès ce lundi.
Pour les épisodes plus classiques (2 saisons, 22 épisodes en tout), il faudra attendre le 11 février à 20h sur La Trois et sur Auvio, ou le 25/02 pour la diffusion sur France 4.
Pour accéder aux comptes Instagram des différents personnages et de la série, il suffit de suivre le lien bleu.
Les comptes des filles sont indiqués au début de l’article.
Et pour les garçons, c’est ici. Yann, l’amoureux d’Emma; Lucas, son meilleur ami; Alex, sympa mais éternel dragueur et Charles, le beau gosse du lycée qui fait craquer Daphné (entre autres). Tous feront vivre en temps réel leur quotidien à leurs fans.
Karin Tshidimba
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