Evoluer et s’adapter pour s’inscrire dans la durée: le mot d’ordre des Peaky Blinders***, famille de gangsters originaires de Birmingham, est aussi celui du créateur de la série, Steven Knight, qui réussit le tour de force d’imaginer une saison 4 encore davantage saluée par le public et la critique britanniques.
Diffusée sur la BBC à l’automne dernier, la série a même réalisé ses meilleures audiences depuis son lancement en 2015: ses 3,3 millions de fidèles ont fait d’elle la série la plus suivie sur BBC2 en 2017… Une prouesse dans un environnement sériel de plus en plus concurrentiel. Il faut dire que le casting des nouveaux venus de cette saison 4 est à la hauteur de l’enjeu: Adrien Brody, énigmatique et tranchant à souhait (vu dans « The Pianist »); Aidan Gillen, nimbé de l’aura du machiavélique « Little Finger » de Game of thrones, ou la jeune Charlie Murphy, femme de passion et d’engagement (vue dans Happy Valley).
Malgré les beaux costumes et les riches intérieurs, les entreprises licites et les chevaux racés, les Shelby sont sans cesse rattrapés par leur passé trouble. Alors que la fin de la saison 3 avait laissé quatre de ses plus éminents membres en mauvaise posture, ils se sont crus, un temps, sauvés. A tort.
La saison 4 de la série portée par le charismatique Cillian Murphy débute ce soir sur Arte à 20h55.
Une esthétique au service de l’Histoire
En ce mois de décembre 1925, l’heure des comptes a sonné pour leurs adversaires, les Changretta, et tout cela va se régler à la manière de la mafia. L’affrontement est imminent et s’annonce même d’anthologie.
Comme toujours l’histoire personnelle du clan Shelby traverse la grande Histoire avec la reconstitution du climat social insurrectionnel et des grèves dans les manufactures sur fond de montée du communisme.
Composition des plans, beauté de la photographie, qualité des atmosphères, soin de la reconstitution, choix de réalisation et de mise en scène: tout concourt à faire de cette saga familiale et historique prenante un spectacle réalisé avec style. Le récit est, quant à lui, toujours soutenu par une bande son marquée au fer rouge par l’électrisante «Red Right Hand» de Nick Cave. Rien de tel que PJ Harvey, Radiohead, Tom Waits et Jack White, entre autres, pour souligner les tensions et batailles livrées par cette famille de hors-la-loi.
Seul bémol dans ce cortège de louanges suscitées par la saison 4 (sauf pour les plus impatients, sans doute): Arte diffuse cette nouvelle salve en rafale, soit 6 épisodes en deux soirées de suite. La série est aussi disponible sur la plateforme Netflix.
La saison 5 est confirmée pour 2019 et son casting est en cours de constitution.
KT
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